Aux antipodes (Madison)

Je ne suis pas très surprise de le voir s'Arrêter à ma demande un peu particulière. Il est tout à fait normal qu'il soit surpris que je souhaite voler quelque chose à même le CSI. J'ai souvent tenté de m'en dissuader, mais je ne cesse d'y repenser et je dois absolument me procurer ce dossier pour tenter de trouver les réponses à mes innombrables questions. Personne n'a voulu me les donner, alors je vais me les procurer par moi-même. Je ralentis le pas pour le laisser me rattraper, mais aussi pour qu'on ait le temps de terminer cette discussion avant d'arriver sur notre lieu de travail. Quand il répéta ma demande pour confirmer que c'est bien ce que je veux, je baisse les yeux et hoche la tête. Dit de cette façon cela semble très mal, mais je le fais pour de bonnes raisons, sinon je ne lui aurais jamais demandé.

-Mais tu sais, tu n'es pas obligé de le faire. On a qu'à faire comme si je ne t'en avais pas parlé et ça se termine là.

J'espère toutefois de tout cœur qu'il accepte, j'ai besoin de savoir. Je ne pourrai plus vivre longtemps avec toutes ces interrogations. Je glisse mes mains moites dans mes poches, attendant nerveusement sa réponse finale. Quand il demande des précisions sur le document en question, je commence à reprendre confiance. S'il me le demande, c'est qu'il y a des chances qu'il accepte non? Je relève alors les yeux vers lui.

-Oui... Celui de Peter et Jane Andrew... Mes parents.

Je sais bien qu'avec le nom de famille il aurait déjà deviné que ce dossier concerne des membres de ma famille. Moi-même je ne sais pas la raison pour laquelle j'ai eu besoin de le spécifier. Sans même que je prenne la peine de réfléchir davantage, je me remets à parler.

- Ce dossier date de quelques années déjà et il a été classé comme non-résolu, alors ça m'étonnerait qu'on remarque son absence. Il n'a pas été réouvert depuis qu'ils ont abandonné l'enquête.

Le côté de moi qui avait appris à voler à l'âge de 10 ans était ravi de pouvoir tester la rapidité de mes mains. Mon côté plus rationnel, me disait que sa n'en valait pas la peine que je ne devrais pas me compromettre pour Madison Andrews. Je me demandais ce qui était arrivé à ses parents, évidemment cela n'avait pas bien terminé pour eux. Je comprenais un peu plus pourquoi Madison semblait si triste par moment. Elle pouvait se dire qu'au moins ses parents l'avait aimé. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Lorsqu'elle m'annonça que le dossier n'avait pas été rouvert depuis très longtemps puisqu'il s'agissait d'un cas non-résolu, je me mis à évaluer la situation, bien entendue personne ne s'ennuierait de se dossier, on ne remarquerait sans doute pas sa disparition, mais je me devais tout de même d'être prudent, un faux pas et tout tombait à l'eau pour Madison comme pour moi.

- Considère que c'est une chose faite. Dis-je, récupérer le dossier était la chose facile, s'assurer que personne ne remarque son absence était un peu plus compliqué. De combien de temps est-ce que je dispose? Demandais-je déjà dans l'état d'esprit d'un voleur.

Peut-être que ma curiosité était mal placé, mais en même temps je devais en savoir le plus possible sur se dossier pour m'assurer que je partais avec le bon sous le bras.

- Tes parents, ils faisaient quoi dans la vie?

Je me doutais que je ne recevrais pas de réponse, mais je me devais d'essayer.

Plus nous avançons et plus nous nous rapprochons du bâtiment. Je ralentis donc un peu plus le pas pour retarder ce moment. Parler d'un vol dans le lieu où on veut le commettre n'est pas une excellente idée. Quand Nikita accepte finalement de m'aider, un immense sourire éclaire mon visage. Je suis si heureuse que je l'aurais enlacé pour le remercier, mais commençant à le connaître un peu plus, je me doute que cela ne lui plaira pas du tout alors je me retiens.

-Merci énormément! Tu ne sais pas tout ce que ça représente pour moi...

Je suis plutôt prise de court quand il me demande combien de temps je lui consacre pour aller prendre le dossier. Je n'avais pas pensé à ce vol jusqu'à ce point. Cela fait des années que j'attends, alors attendre quelques jours ou quelques heures de plus ne fait aucune différence pour moi. Je hausse les épaules.

- Tout le temps dont tu as besoin. Je ne suis pas si pressée que ça, par contre je préférerais que tu ne laisses pas traîner ça pendant des mois.

Je lui souris, je sais bien qu'il ne pensait pas attendre aussi longtemps pour le faire. Il me déstabilise à nouveau en me demandant ce qu'ils faisaient comme métier. Je penche alors la tête, ne comprenant pas vraiment la raison pour laquelle il veut ce genre d'information. Mais en même temps, qu'est-ce qu'il y a de mal à lui dire? Je réponds donc à sa question.

-Ils étaient comptables, conseillers financiers surtout... Pourquoi cette question?

Je n'avais vu qu'une personne dans ma vie qui était si heureuse que je vole quelque chose. Il y avait très longtemps que je n'avais pas pensé à Artyom. Le souvenir me comprimait encore la poitrine. Je me doutais bien que ce dossier voulait dire beaucoup pour elle, la plupart des gens étaient attachés à leur parents, moi j'étais l'exception. Comme je n'avais pas de contrainte de temps, cela me facilitait la tâche, je n'aurais pas de stress supplémentaire. Tout ce dont j'avais besoin de me soucier, c'était de déjouer le système de sécurité...ce que j'avais déjà fait. J'eu envie de lever les yeux au ciel, pour qui me prenait elle, laisser des dossiers de cette importance à la vue de tous? D'un autre côté, elle ne connaissait pas se côté de moi. Je me contentais d'hocher la tête.

- Promis, je prendrais soin de bien cacher ce que je ...trouve. Dis-je

Lorsqu'elle me confia que ses parents travaillaient dans la finance, je ne put empêcher l'élan de jalousie qui me traversa, elle devait avoir eu une vie normale jusqu'à l'assassinat de ses parents, une belle maison et une bonne éducation...c'était une bonne fille. Mes parents n'étaient pas les meilleurs gens, n'avait jamais eu de travail honnête et j'en avais souffert. Je baissais les yeux subitement.

- Je veux m'assurer de partir avec le bon dossier, c'est tout. Lui expliquais-je

Il m'arrivait encore de confondre certaine lettre de l'alphabet latin, le cyrillique comportait beaucoup moins de lettre et marchait pas son, je voulais m'assurer de pouvoir prendre le moins de risque possible dans cette histoire.

Quand cette fois il me promet de faire attention au dossier, je lui adresse un sourire sincère plein de gratitude. Très peu de personnes auraient accepté de faire une telle chose sans se faire proposer de l'argent ou une quelconque récompense, surtout pour un presqu'inconnu. Je n'ai rencontré Nikita qu'hier et il a accepté ma demande en moins de quelques secondes, ce qui est plutôt surprenant et je lui en suis énormément reconnaissante. Je réalise toutefois qu'il va quand même risquer de s'attirer des ennuis par ma faute, et qu'il serait donc égoïste de ma part de ne rien lui offrir en échange de ce service. De plus qu'il m'a même demandé le métier de mes parents pour être certain de prendre le bon dossier, je vois bien qu'il prend cette requête assez au sérieux.

-Merci encore mille fois... Je ne sais pas combien coûte normalement ce genre de service. Tu n'as qu'à me proposer un prix qui te semble juste. Ce serait quand même méchant de ma part de te laisser prendre le risque d'avoir des ennuis sans réellement te remercier d'une quelconque façon... Sans compter le fait que tu m'as permis de récupérer mon porte monnaie et que grâce à toi j'ai évité de passer une nuit complète enfermée au boulot... Plus je passe de temps avec toi et plus j'ai de dettes, si ça continue je n'aurai plus aucun moyen de toutes les rembourser.

Je ris un peu. Il faut avouer qu'en deux jours il m'a sortie du pétrin à trois occasions, ce qui est déjà énorme. Je me mords la lèvre, sachant bien que j'en suis l'unique responsable.

-Je sais, je ne suis pas très autonome et j'ai tendance à me retrouver dans des situations compliquées... Au moins si tu me montres à ouvrir les serrures et les cadenas ça devrait mieux aller...Mais j'aurai alors une dette de plus envers toi.

Je ne sus quoi répondre lorsqu'elle m'offrit de l'argent, je m'étais juré lorsque j'avais appris ce que ma mère faisait pour que nous survivions que je n'accepterais pas d'argent que je ne méritais pas. Je ne me ferais pas payé pour un service que je rendais à quelqu'un. Je ne me venderais pas comme ma mère l'avait fait. Non. Je refuserais l'argent de Madison. Si je le faisais, j'avais des raisons personnelles qui m'y poussait. Disons simplement que j'y gagnais quelque chose moi aussi. Être a proximité de tout ses dossiers, me facilitait la tâche dans la mission que mon pays avait placé sur mes épaules.

- Non. Garde ton argent. Je n'en veux pas. Dis-je, je n'étais pas insulté, n'importe qui aurait pensé comme elle. Lorsque je travaillais de l'autre côté de la loi, dans le domaine criminel je ne prenais d'argent de personne. Je n'étais pas désespérer. J'avais appris à travailler pour mon argent. Me vendre, peut importe la manière me dégoutait, tout ce que je faisais, je le faisais avant tout pour moi. Je te rends service. Pas besoin de me payer.

Je comprenais son point de vu pourtant, je détestais avoir de dette. Je n'aimais pas penser que j'avais mis ma confiance entre les mains de quelqu'un, que j'étais attaché à quelqu'un par cette dette et que par conséquent je devais me faire une place dans leur vie. Je n'aimais pas.

- Tu me fais visiter la ville et je récupère ce qui t'es du, je vois cela comme un marché entre nous.

Je continue d'aller de surprises en surprises avec Nikita alors qu'il refuse de se faire payer sans même hésiter. Cette réaction me fait froncer les sourcils et pencher la tête. De nos jours, tout le monde veut recevoir de l'argent pour tout et pour rien. Je lui demande d'aller voler un dossier sur notre propre lieu de travail, ce qui est quelque chose de plutôt risqué, et il ne veut même pas se faire payer pour ça. Plus j'apprends à le connaître et plus je le trouve... bizarre. Pas d'une façon négative bien entendu. Seulement, je ne crois pas avoir vu quelqu'un comme lui auparavant. Il semble plutôt associable pourtant il reste avec moi et m'écoute parler sans broncher, me posant même des questions et il me rend d'innombrables services sans rien demander en retour. Il semble être un cas bien particulier et ça me plaît étrangement. Je ne suis plus la seule à agir de façon étrange. Il me propose comme marché que je lui fasse visiter la ville en échange de ce vol, ce qui me fait sourire.

-C'est une excellente idée! Je te promets de te montrer les meilleurs endroits de Miami! Par contre j'ai une dernière question pour toi... Pourquoi est-ce que tu me rends service?

C'est vrai au fond, il ne me connaît pas du tout et il accepte de voler un dossier sans rien avoir en échange à part une visite guidée que je lui aurais fait de toute façon. Tout ça n'a strictement aucun sens. J'ai beau marcher le plus longtemps possible, on arrive finalement au travail. Je marche avec lui jusqu'aux escaliers puis m'arrête de marcher pour me tourner face à lui et lui tendre la main.

-Donc c'est un accord. En tout cas, je suis très contente d'avoir mangé avec toi, c'était très amusant. J'espère qu'on pourra le refaire. Tu sais où me trouver et moi je sais où aller te voir, alors bonne journée et à une prochaine fois!

Je me senti paniquer vaguement, quelle réponse allais-je lui donner? J'avais été entrainé a ne pas montrer ce que je ressentais vraiment, je paniquais, mais a l'extérieur j'avais l'air décontracté, ce qui me donnais un minimum de temps pour m'inventer une réponse. J'en viens a la conclusion que seul la vérité me sauvera de se trou que je m'étais creuser sans m'en aperçevoir.

- Ce que je vais te dire, tu ne dois pas le répéter d'accord? Dis-je en soupirant.

J'observe le visage de Madison jaugeant ses réactions, je ne lui avouerais pas toute la vérité, seulement un bout.

- J'ai commencé a voler lorsque j'avais 10 ans. J'ai...un petit problème de kleptomanie. Dis-je les joues roses. En vérité, je volais et le défi c'était de le retourner l'item volé sans que mes victimes le sache. Je n'avais pas voler avec un but précis depuis mon enfance. Disons que tu as piqué ma curiosité et que je ne peu résister a un défi.

Je me tus, cela faisait beaucoup de mot hors de ma bouche, mais heureusement le pire était toujours bien enfermé en moi, en sécurité. Je n'aimais pas avouer que j'avais des tendances kleptomaniaque...ce n'était que pour m'amuser. Personne n'était au courant de mon passé de voleur, Horatio compris...maintenant seul Madison avait le dessus sur moi. Elle me proposa de répéter ce genre de petit diner et distrait j'hochais la tête.

En attente de sa réponse à la question qui m'occupe l'esprit, je croise mes mains dans mon dos et penche la tête. Il semble hésitant à me répondre, c'est si difficile que ça? Pourtant je trouve que ma question est simple et justifiée vu la situation. Il commence toutefois à m'inquiéter quand il demande à ce que je ne répète pas ce qui va suivre. On dit de moi que je ne suis pas douée pour garder des secrets, ce que je confirme, mais je tiens à spécifier que je révèle les secrets qui ne sont pas vraiment compromettants. Je ne veux pas ressentir la culpabilité de mettre quelqu'un dans une mauvaise position par ma faute. Par exemple, il m'est arrivé de gâcher une fête surprise par accident, mais les secrets graves, je les garde. Je hoche donc la tête sans hésiter à sa question.

-Promis juré, je dirai rien du tout. Après tout toi aussi tu gardes un de mes secrets.

Il est vrai que je garderai son secret par loyauté, mais aussi je crains un peu le fait qu'il pourrait me dénoncer à tout moment au sujet du dossier de mes parents. Au moins, nous serons à égalité sur ce point, chacun aura son secret à protéger pour l'autre. Je dois pourtant avouer que même si je m'attendais à quelque chose de sérieux, je suis plutôt sous le choc quand il m'avoue qu'il est kleptomane. Oui je suis surprise, mais maintenant plusieurs choses semblent faire du sens.

-Oh... ça explique ton don avec les serrures et les cadenas... et aussi pourquoi tu as accepté de le faire... Bref ça explique tout... Mais je te jure que tu n'as pas à t'en faire! Ton secret est en sécurité avec moi! Je suis contente de te fournir un... défi... Essaie juste de ne pas trop t'attirer d'ennuis d'accord?

Je le salue finalement avant de filer à la morgue. Je suis très heureuse de cette rencontre, tout s'est si bien passé et j'ai l'impression d'en avoir beaucoup appris à son sujet. Je dois même avouer que je suis touchée qu'il m'ait avoué un si grand secret, ce qui signifie qu'il me fait confiance. C'est donc le cœur joyeux que je reprends le travail.

Pendant quelques jours, je me retiens d'aller voir Nikita. Je ne veux pas avoir l'air trop collante, surtout qu'il semble être une personne plutôt indifférente... En fait, j'ai un peu peur de lui parler. Je ne sais pas trop comment agir avec lui tout comme lui ne sait pas comment agir avec moi. J'ai toujours peur de faire un mauvais pas ou bien de me faire des idées. Je crois qu'il m'apprécie bien, mais si ce n'est pas le cas? Je me pose toutes ces questions tous les soirs avant de me coucher et ça en devient infernal. En plus, je ne veux pas aller le voir à la morgue pendant qu'Amy est là, sinon elle se mettra à me poser plein de questions auxquelles je ne saurai pas répondre. Au bout de trois ou quatre jours, à la fin du boulot, je finis donc par redescendre au sous-sol en espérant qu'il ait la soirée libre et je cogne à la porte de la balistique, sachant qu'Amy était partie plus tôt. Je n'ose pas trop rentrer, ayant ressenti de mauvais sentiments la dernière fois que j'y suis rentrée par moi-même.

Je la regardais s'éloigner sidéré, je venais de lui avouer que dans mes temps libre, je m'adonnais à l'art de picpocketer les touristes et tout ce qu'elle trouvait à me dire c'est que cela expliquait les connaissances que j'avais avec les cadenas et les serrures...en plus elle me demandait de faire attention à moi-même. Définitivement Madison n'était comme personne que je connaissais. Je haussais les sourcils surpris et entrais dans le bureau essayant de comprendre l'énigme qu'était Madison pour moi. En passant près des bureaux administratifs, je note la hauteur des fenêtres, la manière dont la porte grince et qu'il semble y avoir 3 personnes en tout temps...

Ce ne devrais pas être si difficile.

Je pris le temps d'évaluer mes chances et attendis deux jour avant de m'attaquer a cette mission. J'étais rester très tard au bureau, attendant que tout le monde aie quitter les lieux, exceptés les gardes de sécurité...ils n'étaient jamais un problème, ils faisaient une ronde toutes les demi heures et ne se rendait jamais jusqu'au bureau administratif, se laissant distraire par la machine à café. J'attendis qu'Amy ne quitte la ballistique avant de m'aventurer dans les bureaux administratif. Je laissais les lumières fermées et m'aventurais vers les gros classeurs. Une petite lampe de poche en main, je fis mon chemin. J'avais pris soin de flirter avec l'une des secrétaires dans la journée et sans qu'elle ne le sache j'avais extrait de sa poche de blouson, la clé que j'avais besoin. J'ouvris les classeurs sans peine et me mit à fouiller les dossiers, plusieurs m'était intéressant, mais je ne pouvais pas tout prendre. Classé en ordre alphabétique, je passais au travers tout les noms, Amherst, Amico, Andrews...

Je l'ouvris vite fait et me concentrait, je plaçais la lampe de poche entre mes mains et observais les noms, tout concordait...mais quatre photographies attirait mon attention, en les observants plus attentivement j'en eu un haut le cœur. Je me dis que Madison ne voudrais pas les voirs...je les pris et les glissais dans ma poche de veste, me souciant peut qu'elles se froisse. Je glissais le dossier dans mon sac de travail et fermait le bureau à clé.

Ces photos me troublait...j'étais habitué de voir bien pire, mais ces photos me remuait. Je ne laisserais pas Madison les voir.


Je ne pensais plus à cette affaire par la suite, je me concentrais sur mon travail voila tout. Jusqu'à ce que Madison ne viennent cogner à la porte de la ballistique. Je sortis de la pièce et croisais les bras.

- Je suppose que tu viens chercher ce que je te dois?

Déjà, je me sens soulagée quand je le vois sortir pour venir me rejoindre. Un sourire s'affiche alors sur mes lèvres, mais il s'efface peu à peu quand je le vois croiser les bras. Je n'ai jamais trouvé que c'était une position très ouverte, c'est trop sérieux, trop fermé. Il ne semble pas très accueillant. Pourtant tout allait bien il y a quelques jours, pourquoi est-il soudainement si sérieux? Est-ce que c'est en rapport avec le dossier? Je n'y ai pas vraiment pensé jusqu'à maintenant, mais peut-être que lui si, peut-être même qu'il a changé d'avis... Je deviens alors un peu mal à l'aise, ayant l'impression que je le dérange ou quelque chose comme ça. Je suis surprise quand il suppose que je suis venue chercher le dossier. Sur ce point, il se trompe pour l'une des rares fois.

-Oui et non... En fait pour être franche avec toi je n'y avais même pas pensé, je ne pensais pas que tu le ferais aussi rapidement... Je suis ici parce que j'ai ma soirée de libre et je venais voir si toi aussi tu serais disponible pour que je te fasse visiter la ville... Mais si tu es occupé je peux comprendre parfaitement, où même si tu as envie de faire autre chose.

Je me mords la lèvre. Maintenant qu'il en a parlé, j'ai hâte d'avoir ce fameux dossier entre mes mains pour pouvoir finalement commencer à enquêter par moi-même. Par contre, je tiens aussi à passer la soirée avec lui. Tout deviens de plus en plus compliqué. Je me passe la main dans les cheveux. Sachant en me préparant ce matin que je tenterais de passer la soirée avec Nikita, j'avais fait des efforts pour être plutôt jolie sans vraiment savoir pourquoi, j'en avais simplement envie. Je portais donc une jupe courte fleurie, une camisole blanche et une veste en jean pour ne pas avoir trop froid.

Je me retrouvais pris de cour devant elle, je baissais les yeux. J'avais son dossier si elle était intéressée, mais visiter Miami semblait aussi intéressant à mon idée. Je hochais la tête, elle était plutôt jolie aujourd'hui. Je n'avais pas voulu être si froid avec elle, mais j'étais troublé par le dossier de ses parents, je ne m'étais pas attendu à cela.

- Oh. D'accord. Oui, j'ai terminé il y a environ 10 minutes...je te suis? Demandais-je en acceptant silencieusement sa demande.

Je n'avais aucune idée de se à quoi s'attendait Madison, ni d'où j'allais. Je pris mes choses et barrait la porte de la Ballistique. Je fis face à Madison et lui fit signe que j'étais prêt si son offre tenait toujours. Comme Amy m'en avait fait la remarque, non très gentiment, j'avais besoin d'autre chose que des chandails de laine et à manche longue, donc je portais un t-shirt bleu marine. Je ne pouvais dire si j'aimais ce style, on voyait la cicatrice circulaire d'une balle qui s'était logée juste sous mon épaule, là où ma manche s'arrêtait.

- Tu avais une idée d'où tu voulais aller? Demandais-je

Je lui donnerais son dossier plus tard alors.

Je me sens finalement mieux quand il prend une attitude plus détendue et moins distante. Je comprends qu'il ait cru que je sois simplement venue pour le dossier, ne faisant que le considérer comme un moyen pour obtenir ce que je voulais. Au moins en l'invitant à venir visiter la ville avec moi c'est évident que je veux bien passer du temps avec lui et pas seulement profiter de ses talents de voleur. Je souris quand il me dit avoir terminé, car il est alors sous-entendu qu'il accepte de venir avec moi. Je hoche la tête pour confirmer qu'il a simplement à me suivre. Je l'attends patiemment à l'extérieur de la balistique, préférant rester à distance de ce que contient le bureau. Je remarque assez rapidement que cette fois il a un style un peu plus américain avec son T-shirt, ce qui me fait sourire.

-À ce que je vois tu as adopté le style vestimentaire de Miami. Ça te fera beaucoup de bien. Tu serais mort de chaud dans des tricots.

Quand il me demande où je pense aller, je prends un dépliant touristique de mon sac, l'utilisant pour me donner des idées.

-Ça dépend de ce qui t'intéresse. Habituellement les gens viennent à Miami pour les plages et les magasins, mais tu ne sembles pas être du genre à traîner au soleil ou à faire les boutiques. Sinon il y a plein de musés, des jardins botaniques... Les fleurs sont magnifiques ici. Au fait, je me suis souvenue qu'il y a aussi un théâtre très reconnu, en fait c'est le deuxième plus grand des Etats-Unis après un autre qui se trouve à New-York. Il y a plusieurs opéras et ballets qui y sont présentés. Je sais bien que ce n'est probablement pas aussi impressionnant que celui dont tu me parlais en Russie, mais ça pourrait être bien d'y aller une autre fois.

Ouvrant le dépliant pour repérer les différents lieux touristiques ainsi que leur description, je ne regarde plus trop la direction vers laquelle je marche.

J'hochais la tête penseur, en effet, Miami semblait vouloir me forcer à m'habiller plus légèrement. C'était plus confortable, il n'y avait aucun doute là dessus, mais je n'étais pas tellement certain d'apprécier. C'était beaucoup trop américain à mon goût. J'attendis patiemment alors que Madison sortis son dépliant, je savais que nous ne visiterions pas tout Miami en un soir, mais j'étais quand même interessé en voyant la map de Miami. Une partie de moi voyait l'opportunité de trouver un endroit où passer incognito si les choses tournaient au vinaigre, l'autre part de moi était simplement curieuse. Je ne savais pas laquelle était la plus grande. Elle mentionna tout les magasins et je lui jetais un regard curieux, voulait elle réellement emmené un voleur magasiner? Cela était le plan parfait pour une catastrophe.

- Le jardin botanique? Demandais-je un peu confus, je comprenais mal ce qu'elle voulait dire, mais apparement il y avait des fleurs.

Elle me mentionna aussi qu'il s'y toruvait un assez grand théâtre, je n'y étais pas allez depuis trop longtemps, peut-être un jour. J'hochais la tête, se serait en effet bien d'y aller dans un futur proche.

Je n'avais aucune idée de ce dont j'avais envie de faire. J'étais un peu perdu face à toute ses options.

- Je te laisse choisir...je ne sais pas trop ce qui est mieux. Avouais-je

Je me demandais vaguement à quoi cette soirée me mènerait.

Je ne remarque pas vraiment son regard au moment où je mentionne les magasins, trop concentrée sur ma carte et sur ma lecture des lieux que nous pouvions visiter. Je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire quand il répète le nom du jardin botanique. C'est vrai que pour une personne qui le maîtrise pas bien l'anglais, ce n'est pas les premiers mots dont on apprend la signification. Je m'empresse alors de clarifier.

-C'est un immense jardin en somme. On peut y voir plein de fleurs, d'arbres et d'autres végétaux. Puisqu'ici les températures sont toujours plutôt chaudes, le jardin est magnifique à l'année. J'y suis allée quelques fois avec Jason et à chaque fois j'ai l'impression que ce sont des fleurs différentes et je trouve ça tout aussi magnifique.

Quand il acquiesca à ma proposition de théâtre, mon sourire ne fit que s'agrandir.

-Parfait alors! Je vais commencer à surveiller les spectacles à venir pour voir lesquels pourraient être intéressants. J'espère simplement qu'il ne faut pas réserver trop d'avance, sinon on risque d'attendre pendant des mois.

Quand il me propose de décider de la soirée, je fronce légèrement les sourcils pour réfléchir à quel serait le meilleur plan de match.

-Je suggère qu'on commence par faire quelques magasins, vu que tu as commencé à renouveler ta garde robe tu pourras acheter quelques morceaux ou du moins tu sauras où aller. Ensuite on pourrait aller souper et terminer la soirée au jardin botanique. Il parait qu'une fois qu'il fait noir, ils font des jeux de lumière absolument splendides.