Aux antipodes (Madison)

Au final, je réussis à me relever et à héler un taxi pour rentrer chez moi. Je veux seulement que cette journée finisse, que j'oublie ce qui s'est passé après le boulot pour avoir l'esprit tranquille. Pourtant, je n'arrive pas à chasser Nikita de mes pensées. La culpabilité d'avoir blessé une personne, même de façon intentionnelle, me faisait trop mal. En arrivant, je me retrouve devant un appartement vide. Sur la table se trouve un énième message de Jason m'informant qu'il serait absent ce soir en raison de son boulot qui avait duré plus longtemps que prévu. Le sommeil est difficile à trouver, mais Morphée finit par m'accueillir dans ses bras pour quelques heures. En me réveillant le lendemain, je remarque que ma cheville est légèrement enflée, mais je sais que ça aurait pu être pire si je n'avais pas mis de la glace dessus la veille. Je me fais donc un bandage sommaire afin de tenir la journée et quitte mon chez moi avant même que mon frère n'ouvre les yeux. Alors que je viens de déposer mes effets à mon casier et que je me dirige vers la morgue, je vois Nikita arriver. Ne sachant pas trop comment réagir, je me mords la lèvre et baisse les yeux. Je vois bien qu'il a fait la même chose, mais je veux au moins pouvoir m'excuser. Pour être certain qu'il m'écoute, j'agrippe sa manche et finit par le regarder. Pour une fois, je ne suis pas souriante ni confiante, je suis seulement désorientée et mal à l'aise, ce qui n'est arrivé qu'en de rares occasions.

-Je ne vais pas te retenir trop longtemps, je veux seulement que tu m'écoutes pour deux minutes. Je voulais m'excuser pour hier... Je ne pensais pas que de vouloir voir quelqu'un heureux pouvait être mal, mon intention n'était pas de te blesser, au contraire. Je sais que je parle beaucoup, que je dis tout ce que je pense et je sais qu'à cause de ça je finis souvent par prononcer des paroles déplacées ou qui rendent les gens mal à l'aise... Je me disais juste que ce serait agréable de connaître une personne de plus dans le bureau à saluer chaque matin et à parler de tout et de rien... Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres. Même si je sais qu'avec toi c'est surtout moi qui parle, ça m'aurait fait plaisir. Mais je peux comprendre que ce n'est peut-être pas le cas pour toi... Enfin, tout ça pour te dire que je suis désolée et que si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux toujours me demander. Passes une bonne journée.

Je m'efforce de lui sourire, relâche finalement sa manche et baisse à nouveau les yeux pour retourner à mon boulot avec un pincement au cœur. J'aurais aimé pouvoir en parler avec Amy, mais vu sa relation avec le jeune homme je me doutais que ce n'était pas une bonne idée.

Je me figeais lorsque je sentis Madison saisir mon poignet, je me tournais lentement vers elle, le visage neutre. Je fronçais les sourcils quelque peu, elle ne souriait pas, ne semblait pas des plus heureuses. Je n'avais pas cru cela possible, mais pourtant la preuve était là. Je ne m'étais pas attendu a ce qu'elle s'excuse, aux dernières nouvelles, j'étais celui qui était devenu timbré l'espace d'un instant, et le simple fait de penser que j'avais eu une crise de colère, chose qui avait été fréquente dans mon enfance, m'humiliais, elle n'en savait rien, mais moi je le savais. Je n'avais jamais connu personne qui ait eu envie de me rendre heureux, tout ce que j'avais connu c'était des faux sourires et puis pendant que j'osais sourire en retour on me frappais. Qui dédiais sa vie à rendre les autres heureux lorsqu'il n'y avait rien à gagner pour eux? J'hochais la tête et fermais les yeux quelques seconde, pensant à mes mots.
- Pas besoin d'excuses. Pas habitué de rencontrer des gens comme toi. Expliquais-je...c'était vague, mais tout ce que je pouvais lui révéler. Je n'avais pas du tout envie d'avouer que j'avais des troubles de colère...je les avais cru guérit...évidemment pas.

Alors que je pose ma main sur la poignée et commence à ouvrir la porte, je l'entends me répondre. Ce qui me surprend en quelque sorte puisque je m'attendais à ce qu'il se contente de m'ignorer. Je me retourne alors vers lui, sans trop savoir si je devais bien prendre ses paroles ou pas. Je me dis que ce n'est pas si mal qu'il me dise que je n'ai pas à m'excuser, ce qui signifie qu'il ne m'en veut pas tant. Par contre, je suis surtout confuse par rapport à ses dernières paroles. Il n'était pas habitué en bien ou en mal? Est-ce qu'il ne savait pas comment agir face à moi ou bien mon tempérament ne lui plait tout simplement pas? Je me doute bien que ce n'est pas en gardant ces questions dans ma tête que j'aurai des réponses, c'est juste que je tente de trouver une façon de le formuler sans le vexer cette fois.

-Eh bien moi j'avais besoin de m'excuser pour me sentir moins coupable, je m'en suis beaucoup voulue d'avoir dit quelque chose de travers... Pour ce qui est du fait que tu n'es pas habitué à mon attitude... Je ne peux pas y faire grand chose malheureusement... Si ma personnalité te déplaît je peux simplement éviter de trop te parler et de t'envahir, car je ne veux surtout pas te mécontenter. Par contre si c'est juste une question d'habitude, je ne connais aucune solution à part passer plus de temps avec moi le temps de t'y faire et que ce malaise se dissipe. Je glisse mes mains dans mes poches, un peu mal à l'aise. En même temps tu fais ce que tu veux, je te promets de te forcer à rien peu importe ton choix. En tout cas, moi je dois avouer que j'apprécierais pouvoir apprendre à mieux te connaître, car tu sembles quand même sympathique. Et puis j'aurai probablement besoin de toi la prochaine fois que je me fais provoquer par une serrure. Je lui sourit un peu à nouveau, tentant de détendre l'atmosphère.

Madison sentait le besoin de s’excuser, je ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais je hochais la tête. Elle ne ressemblait à personne que j’avais connu, je n’avais rien sur quoi me reposer, je marchais sur des eaux troubles. Je ne parvenais pas à anticiper ses réactions. J’aurais à apprendre à la connaître mieux.
- Bien ou mal…je ne sais pas. Je le découvrirais. Lui répondis-je
Je ne lui ferais pas de promesse, j’essayerais d’apprendre à la connaître, mais c’était dans ma nature de retourner vers l’ombre lorsque je sentais que quelqu’un n’étais pas bon pour moi.
- Tu es heureuse. Une personne lumineuse. C’est différent pour moi. C’est tout.
Je me retournais lentement pour me diriger vers la balistique. Elle voulait que je sois heureux? Une chance que j’étais bon acteur.

Je dois avouer que je suis plutôt nerveuse à l'attente de la décision de l'homme russe. En fait, le nombre de mes amis est très n'as, ne pouvais même les compter sur les doigts de ma main. Donc l'idée de pouvoir me faire un nouvel ami est important pour moi et je veux encore moins me faire un ennemi. Pour le moment je crois que le nombre est àzéro et je tiens à ce qu'il y reste. Je me mords la lèvre quand il dit ignorer si c'est bien ou mal. Cependant, quand il dit qu'il compte le découvrir, un immense sourire illuminé à nouveau mon visage, car je devine qu'il accepte ainsi d'apprendre à me connaître. Quand il spécifie que je suis suis joyeuse et lumineuse, cr que je sais déjà, je ne peux m'empêcher de rougiR un peu, car c'est plutôt gênant de l'entendre de sa part.

- disons que je fais de mon mieux. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait être malheureux alors que c'est aussi désagréable. Je préfère profiter de chaque moment et de chaque occasion c'est tout... merci beaucoup d'accepter ! Je te promets que tu ne le regretteras pas !

C'est avec une énergie renouvelée que je me rends à la morgue pour commencer le travail. Cette journée s'annonce de mieux en mieux. Quand l'heure du dîner arrive, je décide d'inviter Nikita pour me tenir compagnie. Malgré mes réticences, je me rends donc à la balistique pour aller le chercher, mais je ne le vois pas. Est ce qu'il serait déjà parti? Je froncé les sourcils et entre dans le bureau, un peu méfiante. Tout en avançant, j'entends des bruits sourd plus loin. Je continue donc ma progression et arrive devant la salle de tir. J'aurais du m'en douter ! Bien entendu je n'étais pas très rassurée, mais j'étais plutôt curieuse. Je décide donc de surmonter ma peur et entre dans la salle d'observation pour les tirs. J'y vois bien sûr Nikita qui semblait un peu dans sa bulle, en train de tirer. Mon regard se porte alors devant la cible devant lui et je déglutit en voyant les trous de balle. Quand il en tire une autre, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer mes parents, transpercés chacun par une balle. Mon coeur se serre très fort à cette pensée et j'inspire profondément pour tenter de me calmer et d'avoir un regard plus objectif. Il s'agit d'une simple cible, pas d'une personne... il fallait avouer que Nikita semble très doué à ce type d'exercice, normal pour un tireur d'élite. Pour la première fois, j'éprouve une certaine crainte envers mon collègue qui semble plus que dangereux. Je sais que je ne dois pas penser de cette façon puisqu'il a été gentil avec moi depuis le début, mais je me souviens soudainement du moment où il courait et bousculait les gens sans pitié. Soudainement je ne sais pas comment je dois considérer le jeune homme... mais bon, je ne dois pas me laisser avoir par les apparences. S'il était dangereux je le saurais non? Je me contente alors d'attendre patiemment qu'il termine son exercice avant de lui proposer d'aller manger.

Je respirais un peu lorsque je parvins enfin à la Balistique, je fus quelque peu surpris de ne pas trouver Amy dans les parages, même si cela me rendit un tant soit peu joyeux. Ma journée s’annonça bien normale, je n’eus pas besoin de me déplacer sur le terrain. J’avais pourtant à tester une arme qu’un sois disant terroriste avait fabriqué en assemblant différent mécanisme de fusil différent. Il avait été chanceux de ne pas s’exploser la figure, fabriqué une arme était complexe. L’arme était assez massive dans mes mains et lorsque je tirais le premier coup, l’impact fut surprenant. Je sentis la présence de quelqu’un et doucement je déposais l’arme, c’était vraiment chose laide. Madison se tenait mal à l’aise dans la balistique, il était clair que ce n’était pas son endroit de choix.
- Je peux t’aider ?

Je suis loin d'apprécier le bruit sourd provoqué par l'arme qu'il tient dans la main et encore moins le voir transpercer la cible représentant une forme humaine. À chaque fois que je vois une arme, je en peux m'empêcher de me demander ce qui a bien pu pousser l'humain à utiliser de telles armes les uns contre les autres, emmenant ainsi autant de morts dans ma morgue. Bien sûr il y a aussi des meurtres à l'arme blanche, mais les armes à feu sont très courantes. Je suis le fusil du regard quand Nikita le dépose, comme pour m'assurer qu'il ne risque pas de tirer sur une personne innocente ou bien d'exploser. Je sursaute un peu en entendant la voix de mon collègue et relève les yeux vers lui, sortant de mes pensées un peu morbides. Maintenant qu'il est désarmé, sa présence me rassure dans cette pièce remplie d'armes plus dangereuses les unes que les autres. Alors qu'il me demande s'il peut m'aider, je me mords la lèvre et replace une mèche derrière mon oreille, tout à coup un peu gênée de lui poser ma question. Peut-être que ce n'est pas une bonne idée et qu'il veut seulement être seul... Allez Madi reprends-toi, ça ne te ressemble pas de reculer. Je me ressaisis alors et lui adresse mon plus beau sourire avant de lui faire ma proposition.

-Je me demandais si ça t'intéressait de venir manger avec moi, Amy est en congé et je n'aime pas trop manger toute seule, c'est déprimant. En plus, à ce que je vois tu n'étais pas prêt à penser à te nourrir... Tu sais dans ce boulot il faut faire attention de ne pas trop se négliger et de s'occuper de soi sans pour autant délaisser l'enquête.

Le plus j’en saurais sur Madison, plus je serais en mesure de l’empêcher d’être comme les autres. En apprenant à la connaître, je m’assurais aussi qu’elle ne me blesse pas. On dit bien de garder ses amis près et de garder ses ennemis plus près encore. Je n’avais aucun doute, Madison n’était pas mon ennemi, mais en savoir le plus possible sur elle, me permettrait d’anticiper ses réactions et de contrôler le peu que je pouvais contrôler. Cela aiderait surtout avec les troubles de colère que j’ignorais avec brio depuis hier. Je n’aimais pas que l’on me lance dans l’inconnu. Lorsqu’elle m’invita à manger, j’y vis une opportunité.

- D’accord. Lui répondis-je avec chaleur.

C’était une mission en soi, apprendre à connaître ceux qui m’entourait, on ne savait jamais quand on aurait besoin de ses informations.

- Tu connais l’endroit mieux que moi. Lui dis-je en voyant qu’elle ne bougeait pas. Mène le chemin? Demandais-je gentiment.

Au début je pensais qu'il serait plutôt réticent à l'idée, surtout après le froid qu'il y avait eu la veille quand il s'était enfui de moi en courant. Pourtant,  il accepta sans hésiter,  comme si rien de grave ne s'était passé hier.  J'affiche alors une mine un peu surprise pour ensuite sourire. Je ne suis tout de même pas pour me plaindre du fait qu'il devient de plus en plus amical. Quand il me demande de prendre les devants, je réalise que je suis restée la debout à le regarder. En fait j'étais tellement heureuse qu'il accepte ma proposition que j'en ai oublié de commencer à marcher. Je commence donc à sortir de la balistique sans pour autant savoir où je vais, car la direction dépendra du choix de Nikita.

- tu préfères manger à la cafétéria dégueulasse ou sortir du bâtiment pour aller dans un café?

Sérieusement,  la nourriture ici est atroce,  je me demande même s'ils n'ont pas le même fournisseur de repas et le mêle même cuistot  que les hôpitaux tant la nourriture est fade et sans vie. Je tente donc de le décourager de choisir la cafétéria pour ne pas à avoir à manger cette atrocité.  Par contre, je ne peux pas m'empêcher de lui exprimer ma joie qu'il soit avec moi.

-je suis vraiment contente qu'on passe un peu de temps ensemble, après la façon dont tu es parti hier, j'ai cru que tu étais vraiment fâché contre moi et peut etre même que tu me détestais... mais j'imagine que ce n'est pas le cas puisque tu es la.

Je lui adresse un grand sourire de reconnaissance. En parlant de la poursuite d'hier,  je boite encore un peu en marchant à cause de mon entorse que j'ai soignée de façon précaire,  mais au moins c'est déjà beaucoup moins douloureux qu'hier soir.

Je saisi ma veste à la hâte et suivit Madison hors de la balistique. Il était vrai qu'en terme de qualité la cafétéria était merdique, je n'y avais mangé qu'une fois et j'avais pris une bouchée avant d'abandonner, l'empoisonnement ne m'intéressais pas du tout. Je fronçais le nez de dégout rien que d'y penser. Un café me semblais idéal, ce n'étais pas les riches pâtisseries russes auxquelles j'étais habitué, mais je ne refusais jamais un thé.
- Un café. S'il vous plait. Dis-je, tout sauf la cafétéria et le gros cuisinier qui m'appelait "P'tit gars"
Je la laissais me guider hors du bureau et dans les rues, j'aurais du mettre un t-shirt, je roulais mes manches pour m'accommoder à la chaleur de la Floride. Je m'ennuyais affreusement de la neige.
- Te déteste pas. Je ne sais pas comment agir avec toi.
Je pouvais sentir mes cheveux frisés contre ma nuque, quand m'habituerais-je à ce climat? J'aurais pu aveuglé quelque avec ma pâleur.

Quand je mentionne la cafétéria, je remarque sa grimace et devine alors qu'il a probablement déjà testé lui aussi. Je ne peux m'empêcher de rire un peu, amusée de savoir que je ne suis pas la seule à trouver leur nourriture aussi dégueulasse. Sérieusement, parfois je me demande s'ils ne mélangent pas des ingrédients au hasard pour inventer des plats avec les textures et les goûts les plus bizarres. Je comprends alors parfaitement pourquoi il accepte qu'on ait dans un café et je prends la direction de la sortie du bâtiment sans attendre. Plus je pense à la nourriture et plus j'ai faim, donc je suis impatiente d'arriver.

-Je suis d'accord avec toi, le café est bien mieux. Avec le temps j'ai testé tous les cafés dans les environs et j'ai pu trouver les meilleurs et les moins bondés, car tous les autres vont aux mêmes chaque fois.

Alors que nous marchons à l'extérieur, je le vois remonter ses manches et je ne peux  m'empêcher d'avoir un sourire amusé en voyant la blancheur de sa peau. Il semble n'avoir jamais vu le soleil avant aujourd'hui alors qu'à Miami tout le monde a la peau un minimum dorée. Avant que je puisse faire un commentaire à ce sujet, il répond à mes paroles précédentes en me disant qu'il ne me déteste pas. Je souris alors, rassurée.

-Je suis heureuse de savoir que ce n'est pas le cas. Et tu sais, tu n'as pas à agir de façon particulière, tu fais ce que tu veux. Par contre, disons que je préférerais que tu ne t'enfuis plus en courant comme hier, ça m'évitera de me blesser une autre fois en essayant de te rattraper... En plus, je crois qu'un petit séjour à Miami ne te fera pas de mal, tu sembles avoir besoin d'un peu de soleil... Au fait, qu'est-ce qui t'emmène si loin de chez toi?

J’étais surpris qu’elle ait eu le loisir de tester autant de café, ce n’était pas la manière dont j’avais été élevé. Nous n’avions que le strict nécessaire, donc lorsque j’avais l’occasion de sortir et d’acheter quelque chose comme une pâtisserie c’était une journée particulièrement spectaculaire. Je la laissais choisir l’endroit où nous allions manger, j’observais la manière dont elle tenait son sac et sa démarche, elle semblait avoir du mal à mettre du poids sur l’un de ses pieds. C’était presque rassurant de savoir que je n’avais pas à agir de façon particulière avec elle, même si j’étais un acte en soi, personne ne me connaissais jamais vraiment. Je sentis mes joues brulées lorsqu’elle mentionna ma fuite d’hier.
- Désolé. Répondis-je embarrassé. C’était un sujet que je désirais vivement éviter. Je n’appréciais pas vraiment qu’elle me le remette sous le nez, mais elle ne savait pas ce qui c’était réellement produit hier et je n’étais pas pressé de m’expliquer.
Donc elle s’était blessé hier en essayant de me rattraper ? Cela me laissa étonnamment froid. Il était vrai que j’aurais pu prendre un peu de soleil…l’hiver me manquait. Ce qui m’amenais loin de chez moi pourtant ne la regardait pas.
- Il n’y avait plus rien en Russie pour moi. Me contentais-je de dire, en la laissant choisir une table dans un petit café tout près d’un parc.

Je vois bien qu'il devient mal à l'aise quand je mentionne les événements de la veille. Ne voulant surtout pas le faire sentir à nouveau mal et qu'il s'enfuit, je me dépêche de tout corriger.

- Le bon côté des choses, c'est que l'on peut maintenant oublier tout ça. On peut maintenant repartir sur de bonnes bases et passer du bon temps ensemble à faire ce qui nous plaît.

Je lui souris de façon rassurante pour lui assurer que je n'insisterai plus sur sa fuite et que je lui par donnais tout comme il avait pardonne mon mauvais comportement qui l'avait vexé. Quand je le questionne au sujet des raisons de sa venue, il se contente de me répondre qu'il n'y avait rien pour lui en Russie et je hausse les épaules pour signifier que ça me suffit.

- C'est une raison plus que satisfaisante. Parfois quand plus rien ne nous attaché chez nous, c'est bien de découvrir un nouvel endroit à la recherche de nouvelles aventures. Je crois que s'il n'y avait pas mon frère ni mon travail, j'aimerais bien moi aussi m'exiler dans un autre pays pour apprendre de nouvelles langues et de nouvelles cultures...

Tout en parlant, je m'assois à ma table habituelle sur le bord d'une fenêtre. J'accroche mon sac à main à ma chaise et l'invite à prendre place devant lui.

- j'ai toujours été de nature curieuse et j'ai envie de tout apprendre, de tout connaître mème si ne sais bien que cela est impossible. Je rêverait tant de découvrir de nouvelles choses...

Me disant que c'était assez de rêveries, je prends le menu même si je le connaissais maintenant par coeur.

- Que vais je prendre aujourd'hui. ..

Alors le jeu commençait, c'était loin d'être la première fois que je m'y adonnais, recueillir des informations est assez faciles. Je m'assied en face de Madison et l'écoutait parler, étonnamment ma réponse plus que vague sembla lui suffire. Elle me dit qu'elle aimait bien l'aventure, moi aussi, c'était un prêt requis dans ma ligne de travail. Apprendre des nouvelles cultures était difficile, mais on s'y habituait bien vite, on développait des méthodes. Je parlais cinq langues grâce à mon travail inusité. Puis elle mentionna un frère et je sautais sur cette occasion.
- Tu as un frère? Demandais-je en observant le café, notant que la sortie la plus près se trouvait à moins de trois mètres de moi et qu'en cas d'urgence, je pouvais m'y rendre en quelques enjambées.  
La curiosité était une qualité, mais elle savait aussi être un défaut. Trop en savoir était souvent dangereux. J'observais le menu distraitement, je me demandais ce que Madison prendrait.
- Tu es à la morgue depuis longtemps? Demandais-je

Au départ, je me dis que Nikita me laisse parler sans faire de commentaire, car il ne porte pas trop d'attention à cr que je dis. En fait ça m'est plutôt égal, qu moins j'ai quelqu'un avec qui parler et c'est l'essentiel. Avec Jason, je n'ose jamais parler de mes rêves de voyage, car ne ne veux pas qu'il se sente coupable de me retenir ici. Cependant, je suis plus que surprise quand il me questionne sur mon frère. Cela signifie qu'il s'intéresse vraiment à ce que je lui raconte ! Je lui adresse alors le plus beau sourire que je peux lui faire, touchee que quelqu'un s'intéresse à moi. Je ne voyais plus Jason alors je ne pouvais plus lui parler et ma relation avec Amy était compliquée ces derniers temps.

- Oui, il s'appelle Jason et il s'agit de mon frère jumeau. Je tiens à lui plus que tout au monde tu sais. Il est toute la famille qu'il me reste et sans lui je n'aurais plus rien... il est policier a Miami, alors on se voit très peu, mais je tiens encore très fort à lui. Il a toujours été la pour moi quand j'en ai au besoin, il est mon support.

Alors que je parcours les différents plats des yeux, je suis d'autant plus surprise quand il me demande depuis quand je suis à la morgue. Qu'il me pose des questions sur ce dont je parle est déjà surprenant en soi, mais qu'il me questionne même alors que je suis silencieuse... c'est encore mieux. Cela me donne l'impression qu'il a vraiment de l'intérêt pour ma personne ce qui me fait rougir un peu. Je suis habituée d'être celle qui fait la conversation et qui pose les questions alors je suis plutôt déstabilisée.

- Je travaille pour le CSI depuis environ un an, la médecine demande beaucoup d'années d'études. J'ai eu une énorme chance d'être accepté avec si peu d'expérience... je remercie Horatio à chaque jour. Ce boulot me permet d'avoir un salaire convenable. Et toi, tu es tireur d'élite depuis longtemps ? Ou même as tu un frère ?

Je jette un dernier regard au menu avant de le refermer.

- je crois que je vais prendre le panini au poulet avec un café latte et un croissant aux amandes, je ne peux jamais y résister.