Gentleman cambrioleur (Madison)

Cette journée était affreusement longue, comme Nikita et Amy et la plupart des agents étaient sur le terrains pour une opération de sauvetage, je me retrouvais seul avec la secrétaire. Elle était plutôt gentille, mais j'avais perdu intérêt lorsqu'elle s'était mise à me parler des déboires de sa fille. J'avais donc poliment sourit et m'étais levé. Je m'ennuyais de la vie que je menais avant que l'on mette la main sur moi. J'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir marcher sur les trottoirs de Miami et écouter les artistes qui jouaient de la musique sur la rue. Je m'ennuyais d'être libre, de pouvoir être autre chose qu'un criminel. Je laissais mes pas me guider jusqu'aux laboratoires, un des seuls endroits où je ne m'aventurais jamais. Je poussais les portes des laboratoires et observait chaque salles. Je sursautais lorsque je tombais sur un laboratoire qui n'était pas vide. Je fis peur à la jeune femme qui était assise tranquillement dans son sarrau, ses cheveux attaché sur sa nuque.

- Je ne voulais pas vous faire peur. Lui souris-je avec charme.

Je m'aventurais dans la pièce, mon complet Armani ne cadrait pas avec l'endroit, mais je voyais tout au fond de la pièce un sac que je mourrais d'envie de fouiller.

- On ne sait jamais vu auparavant...pourtant j'ai rencontrer près de tout les membres du CSI...comment vous appelez vous jolie demoiselle? Demandais-je

J'ai toujours apprécié être au calme, les grandes foules ne m'avaient jamais plues, je me sens comme écrasée quand il y a trop de personne, comme si je n'avais plus d'air, qu'il n'y en avait pas assez pour tout le monde. Toutefois, je n'aime pas non plus le vide et le silence. Comme celui d'en ce moment. Les autres membres de l'équipe étaient partis je ne sais où pour une mission d'urgence et en tant que médecin légiste que je suis, je suis l'une des seules à être restée pour m'inquiéter pour Amy, Horatio et les autres agents qui mettent probablement leur vie en danger à l'heure qu'il est, comme toujours. Je suis un peu comme Abby dans NCIS, celle qui reste au labo et qui fait des câlins à tout le monde quand ils reviennent d'une mission périlleuse. Enfin bref. Pour m'éviter de faire une crise d'inquiétude, je décide de m'occuper de la paperasse d'autopsie. C'est certes ennuyeux, mais ça a la particularité de faire passer le temps et de m'aider à passer à autre chose. Par habitude, j'ai conservé mon sarrau et j'ai attaché mes cheveux sur ma nuque pour qu'ils ne me gènent pas, les queues de cheval hautes abimant les cheveux. J'ai piqué un bureau au hasard pour remplir les dossiers puisque je préfère ne pas faire ce genre de choses dans la morgue. Alors que je rédige un rapport ''passionnant'' je perçois du mouvement ce qui me fait sursauter. Il est supposé n'y avoir personne! Je relève les yeux pour apercevoir un jeune homme dans la vingtaine ou la trentaine, je suis nulle pour deviner l'âge, vêtu d'un ensemble trop chic pour être un enquêteur. Je ferme alors mon dossier et penche la tête quand il s'adresse à moi, s'excusant de m'avoir effrayée.

-Ce n'est rien, mais la prochaine fois le fait de toquer m'éviterait peut-être une telle peur...

Quand il me demande qui je suis, je dois avouer qu'il me surprend un peu en me nommant jolie demoiselle, mais quelque chose me semble bien louche sous ce visage d'ange. Je me relève malgré tout pour être plus polie.

-Je pourrais vous dire la même chose... À l'exception du fait que pour ma part je connais tout le monde qui travaille ici... Je me nomme Madison Andrew, je suis le médecin légiste. Et vous, vous n'êtes ni enquêteur et ni témoin, ni suspect vu qu'ils sont tous absents... Je ne veux pas paraître impolie mais alors qui êtes vous et que faites-vous ici alors que tout est vide?

Je croise les bras pour tenter d'avoir l'air un peu professionnel, malgré que c'est rarement très réussie. Jason me dit toujours qu'il a envie de me pincer les joues quand j'essaie d'être sérieuse... Charmant...

Je lui offris un grand sourire, évidemment si j'avais su qu'elle était là, j'aurais frapper à la porte. Je l'observais se lever et tentait de me rappeler ce que l'on m'avait dit à propos de Madison Andrews, je savais qu'elle était médecin légiste, qu'elle était proche d'Amy et que son frère était dans de gros ennuis. Je m'appuyais contre un des bureaux abandonnés et croisais les bras.

- Enchanté Madison. Lui dis-je.

Je me rapprochais inconsciemment du sac qui reposait sur la table sur laquelle j'étais appuyé.

- En effet je ne suis ni agent, ni témoin...je suis informant criminel. Dis-je. Généralement cela ne me faisait pas monter dans l'estime des gens que je rencontrais. Je m'appelle Andy Huntington.

Je me demandais quelle serait la réaction de Madison en apprenant ce que j'étais, je n'avais rien à cacher, oui j'étais un criminel, oui, interpole avait passer des années à mes trousses, oui j'étais un voleur, et un pirate informatique, mais que tout le monde entendent, je n'étais pas un tueur, contrairement à ce que plusieurs pensaient.

Alors que le jeune homme s'appuie sur la table proche de mon sac, cela me rappelle en quelque sorte la présence de celui-ci. Une légère inquiétude monte alors en moi, puisque dans ce sac se trouve le fameux dossier qui pourrait ruiner ma carrière. Je n'ose pas le laisser chez moi de peur que Jason ne tombe dessus, mais je dois avouer que ce n'est pas super évident de l'avoir avec moi au boulot, car là c'est Horatio qui pourrait le voir ce qui serait encore pire. Je ne sais pas qui est cet homme, mais il faut absolument que personne ne soit au courant à part Nikita. Quand il m'affirme qu'il est informant criminel, mon anxiété ne fait que monter d'un cran. Tout le monde sait que ces informants sont loin d'être des anges. Que pouvait-il bien avoir fait pour se retrouver dans cette position? Fraude, vol, meurtre? Je préférais ne pas savoir et ne lui posa même pas la question. Je m'approche le plus calmement possible pour ne pas faire paraître ma nervosité afin d'attraper mon sac.

- Je crois avoir vaguement entendu parler de toi... En tout cas Horatio avait parlé d'un nouvel informateur. Par contre je me demande si c'est une bonne idée que tu te promènes seul dans le bureau.

Je levais les yeux vers elle alors qu'elle s'approcha de moi. Donc elle avait entendu parler de moi...charmant. Je lui souris en haussant un sourcil, curieux. Je me demandais ce que l'on disais de moi, si c'était pour faire courir la rumeur que j'avais bel et bien tuer Natalie Rousey, je demanderais à Volkov de briser quelques tables pour moi. Elle était au courant de ma présence puisque Cain l'avait averti. Je plissais le nez de dégoût. Je n'aimais pas cet homme et je ne l'aimerais sans doute jamais. Je l'observais fixer le sac...ah donc il était à elle. Ce serait plutôt mal venu de la voler sous ses yeux, je garderais donc mes mains pour moi. Je fronçais les sourcils lorsque Madison me demanda si c'était une bonne idée que je promène seul dans les bureaux.

- C'est le seul endroit que je peux explorer. Dis-je amèrement. Je n'ai besoin de personne pour me surveiller. Volkov me retrouvera de toute façon.

Je n'aimais pas cette sensation d'être un esclave comparé au autres agents du CSI, au moins si j'avais choisi de purger ma peine dans une prison, j'aurais facilement pu m'évader. Je me forçais à sourire à Madison, ce n'était certainement pas sa faute si l'on m'accusais d'un meurtre que je n'avais pas commis.

- Aurait-tu peur de moi Mademoiselle Andrews?

Étant enfermée dans la morgue toute la journée, je dois avouer que je ne suis pas toujours au courant de ce qui se passe dans le ''monde extérieur'', parmi les autres membres de l'équipe quoi, même si ce n'est pas la curiosité qui me manque. Déjà c'était bien que je sache qu'il y avait un informateur criminal dans l'équipe, mais de là à savoir son passé et les accusations contre lui, c'est trop demandé. Quand il me précise qu'il peut simplement se promener dans les bureaux et nulle part ailleurs, je fronce légèrement les sourcils. Probablement qu'il est sous surveillance rapprochée, en même temps c'est souvent le cas pour les nouveaux de son genre. Si ce n'était pas le cas, certains profiteraient de cette ''libération'' pour disparaître, surtout les plus ingénieux et donc dangereux d'entre eux. Je ne sais pas trop si ce Andy est un réel danger ou non, je me méfie alors au cas où. Je dépose mon sac à mes pieds pour le garder près de moi. Il faut dire que depuis ma rencontre avec Nikita je fais plus attention à mes affaires, car j'ai appris que les pickpocket sont plus doués que je ne le croyais.

-Oh pardon, je savais pas que tu étais encore au stade du terrain de liberté réduit.

Je le vois me sourire, mais étant plutôt douée dans ce domaine je vois bien que celui-ci est feint. Quelque chose semble le tracasser, mais je ne m'en mêle pas. Jason dit que je me mêle trop souvent des affaires des autres. Je hausse un sourcil quand il me soupçonne d'avoir peur. Si seulement il savait que ce n'est pas lui qui me fait peur, mais ce qu'il pourrait découvrir dans l'enveloppe brune cachée dans mon sac juste à mes pieds.

-Peur? Je ne vois pas de quoi j'aurais peur voyons. Je suis seule avec un ex-criminel peut-être toujours criminel avec personne d'autre sur l'étage. J'ai toutes les raisons de me sentir à l'aise.

Je souris pour lui montrer que je ne pense pas réellement ce que je dis, je tente seulement de détendre un peu l'atmosphère. Je m'assois sur le bureau, sachant que je n'arriverais pas à travailler tant qu'il serait là.

-J'aurais bien voulu rendre ta visite guidée plus divertissante, mais tout ce que je peux te montrer c'est des cadavres et normalement ce n'est pas vraiment l'endroit que les visiteurs aiment voir.

Ma vie entière serait en liberté réduite, comme je refusais de retourner les peintures que j'avais volé et que je gardais leur emplacement secret...je ne serais jamais totalement libre. Je haussais les épaules, je m'y habiturais. Je voyais bien qu'elle tentait de me garder le plus loin possible de son sac, on avait donc du la mettre au courant de mon constant besoin de posséder ce qui ne m'appartenais pas.

- Ça va. Je survivrais. Dis-je.

Elle m'expliqua avec une touche d'humour qu'elle avait toute les raisons du monde de se méfier de moi. Je hochais la tête et lui donnais raison. N'importe qui serait sur ses gardes avec un criminel, elle était simplement normale et moi j'oubliais trop facilement ce que j'étais.

- Oui, vu comme ça. Dis-je en souriant.

Je n'étais pas violent, sauf si vous vous teniez entre moi et un tableau qui me plaisais, alors je savais être déplaisant et parfois même violent. Cet endroit m'intriguais, il n'y avait rien à voler, et ce n'était pas particulièrement bien décoré. Madison sembla remarquer que j'observais tout avec curiosité. Je comprenais que peu de gens choisissent cette destination comme petite excurtion dans le CSI.

- Je ne connais pas beaucoup de gens qui apprécie les cadavres. Dis-je. C'est sans doute ce qui les garde au loin.

Je ne suis même pas surprise de sa certitude d'arriver à supporter cette semi-liberté. En même temps c'est quand même plus grand qu'une cellule et puis il avait du vivre bien pire que ça s'il avait un passé de criminel. Je suis par contre étonnée quand il ne nie même pas qu'il est probablement un criminel actuel aussi. D'une part ce n'est pas trop rassurant, mais d'un autre côté sa franchise me plaît et je lui souris alors. Je déteste les gens qui cachent tout et qui mentent à propos de tout et de rien, j'ai justement eu une dispute assez brutale avec Amy à ce sujet après qu'elle m'ait finalement avoué toute la vérité. Il ne semble pas vraiment dégoûté quand je lui parle de la morgue, mais pas non plus enthousiaste, ce qui se comprend. Comme il le dit si bien, très peu de gens apprécient les morts.

- Il faut seulement apprendre à apprécier leur présence. Quand on y pense, ils sont de très bonne compagnie. Ils ne parlent pas, donc ils ne nous coupent pas la parole. Ce qu'ils racontent est toujours très intéressant, il est très rare qu'ils me révèlent de simples banalités. Et en plus, ils ont une excellente écoute. Leur présence est très relaxante comparée à celle de plusieurs vivants.

Je souris alors, c'est ma façon de dédramatiser les cadavres en quelque sorte. Dans le métier il faut qu'on apprenne à considérer les corps comme des êtres humains, sans pour autant trop s'attacher à eux et à ce qu'ils ont pu être de leur vivant, risquant ainsi de nous causer un certain malaise, voire de la pitié et même trop de compassion, ce qui finirait par nous envoyer directement chez le psychiatre. Par réflexe je pousse légèrement l'ouverture de mon sac, face à moi, pour m'assurer que l'enveloppe y est toujours. Heureusement, elle n'a pas bougé.

Je ne crois pas que j'aurais pu travailler avec des cadavres, de 1) ils étaient trop facile à voler de 2) ils étaient très mort et de 3) ils étaient très souvent dans de lamentable états, je n'aurais pas envie de vivre dans cet atmosphère. Je voyais Madison sous un nouvel angle, elle était plus forte que je le croyais, peu de gens avaient la force de travailler dans ce domaine.

- Tout de même, je ne crois pas que ce soit mon genre de carrière. Dis-je.

Oui, parce que mon choix de carrière m'avais mener dans une excellente position, pensais-je amèrement. Madison semblait porter une attention toute particulière à son sac, je choisis de ne pas le mentionner.

- Et...ils te gardent compagnie même dans tes temps libres? Demandais-je

Je me doutais bien qu'elle avait des amis et d'autres passe temps, mais je doutais qu'elle échappe complètement à ce qu'elle voyait dans cette salle.

Je vois bien qu'il n'est pas très ravi que je lui parle demes amis cadavres, ce que je comprends parfaitement. En dehors des personnes avec qui j'ai étudié, je ne connais personne au monde qui se sente à l'aise avec le fait d'être entouré de corps humains inanimés, surtout assassinés. Je me contente alors de hausser les épaules. Avec le temps on s'habitue au fait d'avoir un métier plutôt marginal qui rend les autres inconfortable. C'est d'ailleurs probablement une des raisons pour laquelle je n'ai pas beaucoup d'amis, en fait aucun en dehors d'Amy qui elle travaille en balistique donc ça ne compte pas, et que j'ai encore moins eu la chance d'avoir une véritablement relation amoureuse.

-Je comprends, ce n'est pas tout le monde qui est fait pour ça. Pour être franche, je n'aurais jamais cru me retrouver ici un jour. Mais parfois les événements détournent nos projets de façon inattendue... Il faut qu'il y ait des gens pour identifier ces disparus et les rendre à leur famille tout en leur rendant justice lorsque c'est possible. Je me dis alors qu'à ma façon je rends le monde un peu moins cruel chaque jour en sauvant des vies et en permettant à d'autres de faire leur deuil en paix.

L'événement qui m'a mené vers cette voix est bien sûr la mort de mes parents qui m'a encouragé à me spécialiser en médecine légale au lieu de la pédiatrie ou la médecine générale. Je suis cependant déstabilisée quand il me demande si ces personnes sans vies m'accompagnent au quotidien. Je comprends par ses mots et son regard qu'il parle en pensée. Nerveuse, je dis quand même pour dédramatiser un peu la situation:

-Malheureusement c'est moi qui suis obligée d'aller les voir pour leur parler, ils refusent de venir me rendre visite et je n'ai pas le droit de les sortir.

Je souris amèrement puis baisse les yeux alors que ce sourire s'efface, redevenant un peu plus sérieuse. Ma main se glisse sur ma nuque par réflexe sous l'effet de mon malaise.

-Mais ils m'accompagnent toujours en pensée bien entendu... Souvent je me demande de quoi avait l'air leur vie avant, leur saison ou leur repas préféré, ce qui leur faisait plaisirs et même leurs manies, à quoi ressemblait leur rire et leur sourire... Certains ont le même âge que moi ou presque et d'autres sont mêmes plus jeunes, ils ont à peine eu le temps de commencer leur vraie vie...

Je soupire et me frotte la nuque en tentant de refouler ces pensées négative. Je relève alors les yeux vers lui et sourit tristement pour tenter de positiver.

-Mais tous les jours je remercie le ciel de faire en sorte que ce ne soit pas l'un de mes proches qui se retrouve sur la table d'opération. C'est égoiste de penser ainsi, mais c'est l'une des seules façon de ne pas devenir complètement fou. Et puis ils ont besoin de moi, je ne peux pas les abandonner. Disons que je fais partie des quelques privilégiés qui a la capacité d'entendre et d'écouter le message silencieux qu'ils ont à transmettre avant de pouvoir reposer en paix.

Personne ne s'était vraiment préoccupé ainsi de l'effet que pouvait avoir mon travail sur moi. Bien sûr Jason s'assure sans cesse que je vais bien, mais nous n'avons jamais réellement aborder le sujet, puisqu'à chaque fois nous nous rappelons l'image des cadavres de nos parents. Sentant mon cœur s'alourdir, je préfère redévier la conversation sur lui.

-Et toi? Quel est ton talent, ta spécialité?

Je n'ai pas spécialement envie de connaître les crimes qu'il a pu connaître, ce qui est probablement son talent, mais c'est tout ce que j'ai trouvé à dire.

J'observais Madison avec intérêt, pour un job aussi sombre, elle me semblait plutôt optimiste. Beaucoup de gens se serait laisse abattre par ce qu'ils voyaient ici, mais pas elle. Je me demandais vaguement si mon père avait abouti à la morgue lorsqu'il s avaient repêché son corps de l'eau. Je préférais ne pas y penser. Au moins, ces gens étaient entre de bonnes mains...même s'ils étaient morts. Madison me demanda alors qu'elle était mon talent caché. Je doutais qu'elle veuille entendre que je savais voler comme personne et pirater ordinateur comme téléphone. Je choisis donc de lui exposer un bout de moi. Ce n'était rien de privé, mais ici, j'avais l'impression que personne ici ne s'en souciait.

- L'art. Dis-je un peu tristement.

Il y avait trop longtemps que j'avais pu jouer du violon ou prendre un pinceau pour peindre.

- Je joue du violon depuis que j'ai 7 ans. On m'avait offert une bourse d'étude pour étudier en musique. Ma famille avait trop de problème financier pour que je les abandonne. J'ai appris à dessiner et peindre à l'adolescence...ce fut mon premier amour.

J'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir tenir un pinceau et me laisser emporter par les couleurs. Ces temps-ci je ne faisais qu'errer les couloirs du CSI. Rien de bien passionnant.

Je suis rassurée qu'il ne s'attarde pas davantage sur le sujet de mon métier. Il est rare que j'en parle et je réalise maintenant que quand je le fais cela me fait penser à tous ces gens qui ont perdu la vie brusquement, des innocent plus souvent qu'on ne le croit. Des gens qui souhaitaient seulement réussir leur vie et être heureux, chacun à sa manière. Allez Madi, arrête de dramatiser et reprends toi un peu. Je reporte donc mon attention sur lui et je suis surprise qu'au lieu de me parler de vol ou quoi que ce soit d'autre il mentionne l'art. Puis j'ai carrément la bouche grande ouverte quand il dit qu'il est un virtuose du violon, enfin il ne l'a pas dit comme ça mais s'il joue depuis ses 7 ans et qu'il s'est vu offrir une bourse grâce à cela c'est qu'il doit être quand même relativement doué. Pour être franche, je n'aurais jamais cru pouvoir trouver ne serait-ce qu'un point commun avec cet homme, il semblait un peu trop sur de lui et prétentieux même avec son complet cher payé et totalement inapproprié à ce genre d'endroit. Je referme ma bouche en voyant bien que c'est un sujet sérieux, mais mon choc n'en est pas moindre.

-C'est vraiment dommage que tu n'aies pas pu faire ce que tu voulais vraiment... Mais c'est très noble de ta part d'avoir refusé pour t'occuper de ta famille... Tu sais quand on fait ce genre de bonnes actions, habituellement cela nous revient. Qui sait, peut-être qu'avec cette deuxième chance tu pourrais faire ce que tu désires.

Je lui adresse alors mon plus beau sourire, simplement pour l'aider à se sentir mieux car je le sens nostalgique.

-Et tu sais quoi? Je joue du violon aussi depuis que je suis toute jeune. Mon père a insisté pour que j'apprenne. Je n'ai jamais été très douée même si j'adore ça, j'ai les doigts qui s'emmêlent. Et puis j'ai toujours rêvé d'être capable de peindre... Je crois que c'est ma forme d'art préférée.

Pour l'instant j'ignorais si j'aurais une deuxième chance. Ma première carrière n'était pas des plus honnête. Si j'avais droit à une deuxième chance, je doutais que l'on me laisserait monter sur scène même si ce n'était que pour jouer du violon. Tout de même, c'était bon de rêvé.

- Je m'en serais voulu de les laisser se débrouiller seul avec tout cela. Si une deuxième chance se pointe...je serais heureux de la prendre.

Madison me sourit et je lui sourit en retour. Je me rappelais un temps ou je ne portais pas de complet Armani, ou je n'avais rien d'autre que ma famille et mes crayons usés. Une éternité c'était écoulé depuis ce temps. Madison me surpris, donc elle jouait du violon aussi?

- Je ne voulais pas jouer du violon au début, c'est ma mère qui m'a forcé et...j'ai fini par en tomber amoureux. Dis-je en secouant la tête, un sourire aux lèvres.

C'était bon de pouvoir parler de choses qui ne tournait pas autour de vol, meurtre et autre choses hautement illégal.

- Je séchais l'école au secondaire pour aller trainer à la galerie d'art. C'est là que j'y ai appris à dessiner.

Je penchais la tête sur le côté et croisais les bras.

- Mais...toi, quel est ton talent caché? Demandais-je

Je ne peux m'empêcher de sourire davantage en voyant qu'il n'a pas perdu espoir et qu'il rêve encore de pouvoir devenir violoniste un jour. Je trouve qu'il n'y a rien de plus beau au monde que quelqu'un avec les étoiles plein les yeux créé par ce désir de réaliser son rêve. Certains étaient plus faciles que d'autres, par exemple avoir une famille comparer à devenir une superstar, alors que certains sont plus joyeux et d'autres plus morbides, comme devenir violoniste ou venger la mort de ses parents. Andy ne me semble pas être malhonnête ou mal intentionné, il semble simplement n'avoir pas eu de chance. Au fond c'est le cas de la majorité des criminels quand on y pense, ce n'est pas toujours un choix de plein gré. Plusieurs motivations causées par un passé difficile sont souvent la source du problème. Mais bon, ce n'est pas le temps de le psychanalyser. Quand il m'avoue que lui aussi a du apprendre à jouer par obligation, je ne peux m'empêcher de rire un peu en imaginant un mini Andy boudant pour ne pas avoir à jouer du violon. Je dois avouer que ce moment tranquille et plutôt plaisant me fait du bien avec les derniers événements. Avec Jason qui est toujours suspecté de meurtre, mon grand froid avec Amy et le dossier de mes parents, ce n'est pas la grande joie ces temps-ci. Alors la présence d'Andy m'apporte un certain bien. Quand il m'apprend qu'il séchait les cours pour de l'art, je souris en penchant légèrement la tête, amusée.

- C'est plutôt rare les délinquants qui font l'école buissonnière pour aller dans une galerie d'art... Normalement c'est un lieu que les enfants évitent aussi tellement ils trouvent ça ennuyeux... J'y suis allée avec l'école une fois, mais j'avais détesté parce que j'étais tellement petite que tout le monde me cachait les oeuvres.

Je le vois aussi pencher la tête et suis prise de court quand il me demande mon talent caché. Je suis rarement habituée à ce qu'on s'intéresse à ma personne, normalement c'est moi qui envahit les gens de questions et non l'inverse. Réfléchissant à sa question, je ramène mes jambes sur le bureau avec moi pour m'asseoir en indien.

-Pour être sincère avec toi... Je ne sais pas vraiment. Je suis nulle en art, pas spécialement douée en musique, je déteste le sport... Je dirais les sciences mais c'est pas vraiment un talent, découper des cadavres encore moins... Normalement je me dis que mon don est de faire sourire les gens, j'ai même réussi quelques fois à arracher un sourire à Nikita...

Je baisse les yeux alors que mon sourire s'efface. J'avoue que je souris de moins en moins depuis les dernières complications. Après la mort de mes parents j'avais su me relever et garder le sourire, mais c'est parce que j'étais bien entourée. Maintenant je me sens complètement seule et c'est le moment que mes démons ont choisi pour remonter à la surface. Je chasse à nouveau ces pensées sombres et m'encourage à réafficher un sourire, après tout c'est supposé être une conversation agréable non?

-Par contre je ne serais pas contre l'idée de tenter de me trouver un vrai talent. Il faudrait que ce métier existe, comme un conseiller d'orientation mais pour connaître ses forces et ses faiblesses pour les exploiter au maximum. En dehors de ces charlatans de coach de vie bien sûr.

Je souris, oui c'est vrai. Ce n'était pas le summum de la rébellion, mais personne n'aurait penser à me trouver là, je ne savais ni dessiner, ni peindre ou faire la différence entre Rembrandt et Delacroix la première fois que j'avais mis les pieds au NOMA.

- Oui, bon, je cherchais simplement un endroit ou personne ne penserait à me trouver. C'était une bonne idée puisque ça marché.

Je hochais la tête, plusieurs gens détestais les galeries d'art, mais pour moi elles étaient des terrains de jeu. Madison pourtant sembla perplexe par ma question, je ne voulais pas la mettre mal à l'aise évidemment, peut-être que j'aurais du contrôler ma curiosité. Elle m'avoua pourtant qu'elle avait un talent pour faire sourire les gens.

- C'est un talent utile dans la vie. Dis-je.

Je restais un peu surpris qu'elle ait réussis à faire craqué le marbre qu'était Nikita.

- Ben tu dois être doué d'abord.