Aux antipodes (Madison)

Je voyais évidemment que le frère jumeau de Madison voulait beaucoup dire pour elle, je ne savais pas si elle réalisait à qui elle donnait toute cette information. Je me demandais pourtant comment il se faisait que je n'avais pas rencontré ce Jason avant, s'il travaillait avec la police, il devait surement être au courant des activités illicites de...mes compatriotes. Je ne comprenais pas l'attachement de Madison pour son frère, mais j'étais un cas spécial...je n'avais pas réellement eu de famille, alors bien entendu tout cela ne voulait rien dire pour moi. Elle avait du travailler très fort pour en arriver là où elle était...je ne pouvais pas dire que s'en était de même pour moi. On m'avait forcé à devenir un enfant soldat, à 11 ans j'avais un fusil dans les mains, l'école militaire n'avait pas été très douce avec moi.

- Je n'ai pas de frère. Lui assurais-je. Ni même de sœur. Comment dites vous? Unique? Enfant unique?

Quant à mon job de tireur d'élite...bien des zones grises entourait se sujet, c'était délicat.

- Assez longtemps. J'étais jeune. Dis-je parce que c'était en parti la vérité. Fin d'adolescence.

Je commence à me demander d'où vient cet intérêt soudain de Nikita pour ma personne. Hier encore il avait voulu me fuir et maintenant il se mettait à me questionner pour en apprendre le plus sur moi. C'est vrai qu'il avait dit vouloir apprendre à me connaître afin de savoir s'il voulait bien passer plus de temps avec moi ou pas. C'est sûrement pour cela qu'il me questionne, probablement pour se mettre plus à l'aise. Plus j'y pense et plus cela me fait sourire. Je suis heureuse d'avoir fait d'une personne distante une personne un peu plus ouverte. Plus on passe de temps ensemble et plus je le trouve sympathique. Je suis pourtant un peu triste pour lui quand il m'annonce qu'il n'a pas de frères et soeurs.

- Enfant unique oui... c'est un peu triste je trouve... c'est super d'avoir un frère ou une soeur avec qui on peut parler de tout et de rien et sur qui on peut compter.

Je me sens encore plus mal pour oui quand il répond à ma deuxième question.

- Oh , si tot que ça. .. c'est assez jeune pour se faire mettre une arme dans la main... mais je ne veux pas te juger ni juger ta culture, vous faites comme vous voulez. Je trouve seulement que c'est pas très Joyeux. ..

Moi qui croyait que mon histoire était triste à cause de la mort de mes parents, je me sens maintenant petite dans mes souliers par rapport à lui qui est devenu soldat alors qu'il était enfant.

- Alors Est ce que tu es vraiment heureux dans ce que tu fais ou bien tu as continue ce métier par habitude ou par obligation ?

Je ne voyais pas en quoi ne pas avoir de frère ou de sœur était tragique, j'avais appris à prendre soin de moi-même, il n'y avait rien de mal à ça. Je haussais les épaules, pour moi ce n'était rien de monumental. Je voyais qu'à chacune de mes réponses, elle semblait jeter sur moi un regard triste. C'était pourtant la vérité et je ne lui avais pas tout dis, je n'en avais pas l'intention non plus. Ce n'était pas joyeux, mais cela m'avait permis de devenir qui j'étais. Je me contentais de commander dans mon meilleur anglais, un thé Earl Gray avec beaucoup de crème et une soupe au légume. J'étais heureux dans ce que je faisais...enfin, j'aurais pu être plus heureux, mais je n'avais pas de quoi me plaindre. Madison me demanda alors si j'étais tireur d'élite par obligation ou par habitude...

- Je suis tireur d'élite parce que je suis doué. Dis-je avec un sourire en coin.

Cette réponse était peut-être sombre, mais c'était la vérité. J'avais toujours eu le sens de l'observation aiguisé, c'était un talent que j'avais acquis en volant, lorsque l'on m'avait mis un fusil dans les mains, c'était presque trop facile.

- Tu es née à Miami?

Je détourné les yeux de sur Nikita quand le serveur vient finalement prendre notre commande. Je lui dis donc ce que je souhaite et le remercie avant de reporter attention à mon interlocuteur. Il est intéressant d'apprendre à connaître quelqu'un totalement différent de soi , qui n'a pas les mêmes opinions ni même la même façon de voir le monde. C'est enrichissant et terriblement divertissant. Quand il me répond qu'il fait ce métier car c'est la seule chose à laquelle il est doué, je baisse les yeux. Le talent de savoir blesser voire tuer les autres n'est pas une qualité à mes yeux. J'ai de la difficulté à adhérer à l'idée qu'il faut faire du mal pour au final faire du bien. Je préfère que personne ne fasse de mal à qui que ce soit point. En fait, cette idée me répugne car parfois je me demande si la mort de mes parents avait été causée par une personne bien intentionnée ou non. Dans sa vie, Nikita avait probablement tue des parents de familles afin de sauver son pays et des trucs du genre et cette idée m'attriste. Je baisse alors les yeux un moment, pas encore ttes à l'aise avec le travail du jeune homme même si je sais que je devrai m'y faire tôt ou tard. Il change alors de sujet en me demandant si je suis née ici. Habituellement je suis plutôt déçue quand il ne me donne que des réponses courtes à son sujet, mais cette fois je suis heureuse qu'il ne s'éternise pas sur son boulot. Je hoche la tête mais j'ai toujours de la difficulté à le regarder dans les yeux à nouveau.

- Oui, je n'ai toujours connu que Miami en fait, c'est probablement pour cette raison que j'ai envie de voyager, pour connaître autre chose. Peut être même un endroit ou ne serais plus heureuse

Surtout un endroit qui me fera moins penser à mes parents. Après leur mort Jason et moi avons parlé de la possibilité de quitter la région afin de nous changer les idées, mais j'avais décidé de rester dans l'espoir qu'un jour je puisse découvrir la vérité au sujet de leur mort.

- Alors Est ce que tu te plais bien ici ou tu regrettés déjà la Russie ?

Je n'arrivais pas à m'imaginer ce à quoi pouvait ressembler une enfance à Miami, c'était loin des forêt que je connaissais et de la neige quasi éternelle qui tombait dès la fin Septembre parfois. Je devais avouer que de rester au même endroit pour toujours devait être terne, je n'étais moi-même pas capable de rester assis en place tranquillement plus de dix minutes, rester dans le même pays toute une vie...c'était assez pour me rendre fou. Je fronçais les sourcils, ce désir de partir qui animait Madison m'intriguais, ainsi elle n'était pas heureuse à Miami? J'y étais venu une fois lorsque j'avais 18 ans et j'avais été surpris par le rythme effréné de la vie de ses Américains qui parlaient tellement vite que je ne comprenais rien.

- La Russie me manque, mais je suis bien ici. Dis-je, je ne pouvais m'en empêcher peut importe ce que j'avais vécu là-bas, les c'était mon pays, mon chez moi. Les gens ne me manquait pas du tout, mais j'aimais mon pays. Surtout la neige. Dis-je presque triste.

De toute façon il n'y avait plus personne qui m'attendait en Russie, je n'avais personne à qui retourner.

Il est plus qu'évident juste à voit son expression que son pays lui manque. Je dois avouer que moi aussi je m'ennuierais de l'Amérique si je partais un jour. Il est vrai que je commence à être lasse de vivre ici, mais c'est mon chez moi après tout. Et même si j'ai de mauvais souvenirs, j'en ai surtout de merveilleux en compagnie de mon frère et de mes parents lorsqu'ils vivaient encore. Heureusement, la nourriture arrive, nous liberant ainsi de cette ambiance plutôt mélancolique. Je prends une première bouchée de mon panini sans tarder, ayant déjà plutôt faim. Après avoir avalé, je regarde Nikita avec un sourire, tentant de détendre l'atmosphère.

-peut etre que tu pourrais m'y emmener un jour ! Je n'ai jamais vu de véritable neige, ça doit être vraiment très beau. Et puis comme ça je ne serais pas complètement désorientée en voyageant seule.

Je lui fait cette proposition à moitié à la légère et à moitié sérieusement. Il est certain que la Russie serait un beau pays à visiter malgré les mauvaises relations qu'elle entretient avec mon pays. Ce serait un pays très différent du mien qui pourrait briser cette routine.

Je n'avais pas l'intention de retourner en Russie de si tôt, mais l'intérêt de Madison pour mon pays de naissance me prit par surprise. J'étais d'autant plus surpris qu'elle n'ai jamais vu de neige. Je pris une gorgée de thé et rangeais cette information avec précaution. Tout ce que j'apprenais maintenant pouvait être un jour utiliser.

- Peut-être. Dis-je parce moi-même j'ignorais quand je remettrais les pieds dans mon pays natale. Tu aimerais sans doute aller voir un ballet au Théâtre Bolchoï, ce sont les meilleurs de tout le pays.

C'était un souvenir vague, mais je me souvenais que ma mère m'y avait emmener lorsque j'avais 6 ans. Nous avions pris le train, je ne l'avais jamais vu si belle, vêtu de ses plus beaux vêtements, le spectacle avait été impressionnant. C'était l'un des rares souvenir heureux de mon enfance en Russie.

- L'hiver, sur la place rouge il y a tellement de gens que l'on entend parler toute les langues.

Je n'avais pas été très souvent à Moscou, dans mon enfance le trajet était de près de 20 heures pour s'y rendre et puis à l'école militaire je n'avais pas l'argent pour prendre le train.

Quand il répond à ma proposition par un peut-être, un grand sourire s'affiche sur mon visage comme un enfant qui demande à ses parents pour aller au parc d'attraction et qu'ils lui donnent une réponse semblable. Ce serait tellement merveilleux de pouvoir aller en Russie... C'est si loin de chez moi que je pourrais vraiment m'évader et enfin penser à autre chose qu'à ce tragique événement. Si en plus je peux passer ce moment unique en compagnie de Nikita avec qui je semble plutôt bien m'entendre, ce sera encore mieux, je n'en ai aucun doute. Quand il se met à me parler de ballet, mes yeux se mettent même à briller de joie anticipée.

-Des ballets vraiment?! Je n'y suis jamais allée, mais je suis certaine que j'adorerais aussi! Cela doit être tellement magnifique, quelque chose que l'on voit qu'une fois dans une vie...

Mon regard se perd alors quelque part dans le vide juste à m'imaginer des dizaines de danseuses défiler à tour de rôle, plus gracieuses les unes que les autres sur les musiques les plus douces et merveilleuses qui existent...Je me permets même de fermer les yeux pour mieux me l'imaginer. Quand mon collègue reprend la parole, je rouvre les yeux et sourit à nouveau quand il mentionne la place rouge.

-Je n'en ai jamais entendu parler, mais ce doit être merveilleux aussi! Ce serait le meilleur endroit pour tenter de deviner les origines des personnes autour! Quoi que je crois que je préférerais y aller sans Jason... Ne lui dit surtout pas, mais ce truc de voyage c'est un peu mon truc à moi que je veux faire seule pour me vider la tête et me ressourcer tu comprends? Je l'aime très fort, mais j'aimerais passer quelques mois seuls le temps de me recentrer et de pouvoir aller mieux...

Je secoue la tête, sachant que j'étais en train de rendre la conversation triste, ce que je voulais éviter à tout pris. Je recommence donc à manger et entre deux bouchées je propose autre chose à Nikita.

-Si tu veux en échange je pourrais te faire visiter Miami pendant les temps libres.

En effet, le ballet Russe était un art qui demandais grâce et précision, j'avais dû aller exceptionnellement m'infiltré dans le Théâtre Bolchoï comme danseur, c'était une expérience assez étrange de ma vie. Je n'avais pas monter sur scène évidemment, j'avais simplement confirmé à la police Russe qu'à l'arrière du théâtre se produisait des ventes illégales de médicaments de prescription. Disons que je n'étais pas pressé de remettre des collants.

- Non en effet. Chaque...spectacle est unique. Dis-je

Je comprenais que son envie de voyagé était un secret, mais à qui aurait elle voulut que je le dise? Je ne savais pas même à quoi ressemblait son frère, son secret...était pour l'instant à l'abris avec moi. Je me demandais vraiment ce qui troublais Madison, elle semblait heureuse la plupart du temps, mais si on se mettait à lui parler on soupçonnait qu'elle ne l'était pas vraiment. Son frère était-il comme elle sur ce côté là? Lorsqu'elle me proposa de me faire visiter Miami, je me suis dis que c'étais toujours un plus de connaître la ville dans laquelle on opérait, alors je fit mine d'y penser et hochais la tête.

- Dans nos temps libre, j'aimerais bien.

Peut-être que cela me permettrait de trouver une maison sécurisée, si le pire venait à se produire.

Il se met à réfléchir après que je lui aie proposé de lui faire visiter la ville et son hésitation me rend un peu nerveuse. Est-ce que je commence à devenir trop envahissante? Est-ce que je m'impose trop? Je crains plus que tout qu'il s'Enfuit à nouveau et que cette fois il ne me pardonne pas mon intrusion dans sa vie privée. J'ouvre donc la bouche pour m'excuser et retirer mon offre, mais avant que je puisse le lui dire il finit par accepter ma proposition. Je me remets alors à sourire, soulagée qu'il accepte à nouveau de passer du temps avec moi.

-Quand nos temps libres coïncideront... Ce qui risque d'être difficile avec le métier que l'on a, mais bon, je suis certaine qu'on trouvera un petit moment.

Il est vrai que dans notre boulot, les journées de congé sont plutôt rares, puisque comme le dit si bien l'expression: le crime n'attend pas! Il est donc souvent difficile d'organiser des sorties entre collègues. Je pense notamment à mes soirées avec Amy qui sont beaucoup moins nombreuses que je le voudrais. Je termine mon repas avec mon délicieux croissant puis jette un coup d'œil à ma montre.

-On devrait rentrer au boulot, je n'ai pas envie de me faire réprimander pour un retard. Je déteste ça. Parfois, les superviseurs ne comprennent pas que même si je suis à la morgue, ça ne veut pas dire que je suis très occupée. Entre deux cadavres je m'ennuie souvent, mais personne n'aime venir là-bas alors je finis par chantonner toute seule en attendant. Des fois j'aurais envie de me sauver, de faire le mur quoi. Mais je dois avouer que ce serait un peu ridicule à mon age, surtout que je peux perdre mon travail si je le fais.

Il était vrai qu'avec notre horaire chargé, nous n'avions pas le loisir de faire grand chose. Cela ne me dérangeais pas, j'avais l'habitude d'être seul, pourtant cela promettait d'être problématique si je voulais essayer de me raprocher de collègues...ou si mon pays demandait de mon temps. Je trouverais le temps, mais je devrais couper dans mes heures de sommeil.

- Évidemment. Ce ne devrais pas être compliqué. Dis-je, il y avait toujours une solution, même déséspérer.

Je fini de manger contemplant le parc par la fenêtre. C'était très vert et ensoleillé...c'était différent, mais j'aimais bien le contraste avec la froideur de ce que j'avais connu jusqu'à aujourd'hui. Je comprenais pourquoi les gens évitaient la morgue, dans mon travail le risque de s'y retrouver sur une civière était grand, j'évitais la morgue sauf si absolument nécessaire. C'était de mauvaise augure chez moi de s'aventurer là. De toute façon, j'enlevais la vie, une fois que c'était fait, ce n'était plus mon problème. Je me levais et m'étirais avant de suivre Madison hors du café.

- Je suis doué pour faire le mur. Dis-je sans savoir pourquoi je lui offrais ce bout d'information.

C'était dangereux de dévoiler quoique se soit sur moi. Je ne développais pas plus sur le sujet, un peu confus, je ne comprenais pas ce qui m'avais pousser à dire cela.

Quand il m'assure que ce ne devrait pas être si compliqué de faire concorder, je lui adresse un sourire rassuré. Je suis contente de voir qu'il est plutôt positif. Certaines personnes disent n'avoir jamais de temps et être toujours occupées alors que lui qui a un métier très exigeant dit pouvoir y arriver. C'est un peu ironique quand on y pense. Je suis plutôt triste en sortant du café, j'aurais aimé y rester pendant des heures simplement pour pouvoir continuer de parler de tout et de rien avec Nikita. J'adore apprendre des choses à son sujet, même si ce n'est que des détails insignifiants. Maintenant que lui aussi me pose des questions, nos conversations n'en sont que plus intéressantes. Je l'inviterai probablement souvent à manger avec moi, sans pour autant délaisser Amy bien entendu, ce qui risque d'être compliqué puisqu'ils ne s'apprécient pas beaucoup. Alors que nous sommes en chemin vers le boulot, mon collègue me révèle qu'il est doué pour faire le mur contrairement à moi. Par réflexe, je ris un peu, amusée.

-Je n'en doute même pas, tu es si doué avec les serrures que tu dois être le roi de l'évasion. En même temps, vu ton métier j'imagine que c'est normal que tu aies ce genre de connaissances. Tu pourrais peut-être me donner quelques cours.

Je lui adresse un clin d'œil pour lui signifier que je ne suis pas sérieuse. Les membres du SWAT doivent souvent entrer dans des bâtiments verrouillés pour leurs missions, alors je me dis qu'un tireur d'élite comme Nikita doit probablement être formé pour ce genre de choses. Cette pensée me donne une idée, mais j'hésite à lui demander. Si je lui en parle et que cela se répand, je risque d'être dans un sacré pétrin. En même temps, il est probablement le seul capable de m'aider et qui acceptera de le faire. Je deviens alors soudainement beaucoup plus sérieuse et me mord la lèvre, un peu nerveuse à l'idée de lui faire cette demande.

-Nikita... J'aurais un service à te demander, disons un assez gros service, mais que personne ne doit être au courant.

Mon sourire était un peu forcé, certes en tant que tireur d'élite j'avais intérêt à utiliser toute les ressources à ma porté, même celles qui se trouvaient parfois du côté criminel...mais avant tout, j'avais appris très jeune à déjouer les autorités, le nombre de fois où j'avais jouer au pickpocket sur la place publique de Perm était impressionant et puis bien entendu...mon pays avait fait de moi quelqu'un de tiraillé, jamais sur le mauvais chemin, mais jamais sur le bon chemin non plus. J'étais pris entre bien et mal.

- Crocheté une serrure n'a rien de sorcier. Dis-je tout bas. Je pourrais te l'apprendre. Hochais-je la tête.

Lorsque le langage corporelle de Madison changea du tout au tout, je me demandais bien ce qu'elle me demanderait. Elle semblait au aguets, comme une enfant sur le point de faire un mauvais coup. C'était charmant, mais un peu inquiétant, j'avais l'impression que c'était loin de qui elle était. Je ne me doutais pas de l'ampleur de sa demande, je n'avais aucun problème à l'aider, mais si l'on se doutais...de mes allégances, je n'hésiterais pas à la compromettre. Je penchais la tête sur le côté, jusqu'où irais-je pour l'aider.

- Tout dépend de se que tu me demande Madison. Lui dis-je sérieusement. Il y a des choses hors de ma portée.

Je suis plutôt déstabilisée quand il me propose sérieusement de me montrer à crocheter. Je lui avais dit ça simplement en plaisanterie, je ne pensais pas qu'il accepterait de le faire pour vrai. En même temps ça peut toujours être utile d'être capable de déverrouiller des portes même sans clé non? Je me mets alors à réfléchir sérieusement à sa proposition. Je me contente simplement de hausser les épaules et de répondre.

-On verra, on fera peut-être ça un jour pour tuer le temps.

Je sais que ce n'est pas tout le monde qui tue le temps en apprenant à s'infiltrer, mais bon, on s'occupe comme on peut. Quand je commence à aborder un sujet plus sérieux, je suis soulagée de voir qu'il m'écoute avec attention au lieu de refuser sèchement. Je suis plutôt déstabilisée quand il prononce mon prénom entier, puisque tout le monde m'appelle normalement Madi, mais ça ne me déplaît pas alors je me retiens de le soulever, surtout qu'il y a plus important à parler en ce moment. Je comprends très bien qu'il n'accepte pas immédiatement sans même savoir ma demande. Je commence alors à triturer une mèche de mes cheveux pour tenter de calmer ma nervosité.

- Je me demandais si tu pouvais aller chercher le dossier d'une ancienne affaire dans les archives... En tant que médecin légiste je ne suis pas supposée consulter les dossiers, donc il m'est strictement défendu d'y aller... Le problème c'est qu'il ne faut pas qu'Horatio soit au courant, donc il faut oublier les procédures habituelles de signer le registre et tout le reste...

J'arrêtais de marcher l'espace d'un instant, c'était donc cela sa demande. Rien de bien compliqué sont savait ne pas se faire prendre. Je me dépêchais de la rattraper. Si je faisais cela pour elle, tout pouvait me retomber dessus. Elle ne savait clairement pas à qui elle demandait ce service, elle ne se doutait même pas que toute cette information dans mes mains pouvait prendre des proportions ridiculement grandes.

- Tu veux que je vole un fichier? Lui demandais-je pour être certain d'avoir bien compris ce qu'elle me demandais.

Ce n'était pas les premiers dossiers que je volais aux bureaux administratif du CSI, mais cette fois-ci était différente puisque une fois les documents en mains, je n'avais aucun contrôle sur comment les dissimuler, je ne les garderais pas donc je n'aurais aucun moyen de m'assurer que mes arrières étaient couverts. La curiosité grandissait en moi pourtant, que pouvait-il y avoir de si important pour que Madison ait envie de mettre la main dessus? Faisait elle parti du même jeu que moi? Si oui, elle était nettement plus doué que je le croyais.

- Un cas en particulier? Demandais-je feignant la nonchalance.

J'analysais Madison vite fait, elle ne semblait pas vouloir ce document dans un but mal sain, sa nervosité était bien trop grande pour cela.