Gentleman cambrioleur (Madison)

Je dois avouer que dans ce sens, se cacher dans une galerie d'art est effectivement une bonne idée quand on ne souhaite pas être retrouvé. Quand on cherche un enfant, on vérifie dans les parcs, chez eux... N'importe où que ce genre d'endroit quoi. Avec lui je semble aller de surprise en surprise puisqu'il considère mon ''talent'' comme utile et qu'il me considère douée simplement parce que j'ai réussi à faire sourire Nikita. Je fronce alors légèrement les sourcils, c'est si remarquable que ça?

-Ça n'a pas été si difficile que ça... Au début il l'a même plutôt mal pris pour être franche... Et c'est peut-être utile comme tu dis, mais ce n'est pas un talent très reconnu. Disons que ce n'est pas quelque chose que l'on peut écrire sur un CV, ça fait un peu nul.

Avec mes pieds je soulève mon sac tant bien que mal afin de le poser à côté de moi sur le bureau. Ce dossier devient de plus en plus lours au point que je ne sais plus quoi faire... Et Andy n'est probablement pas la bonne personne pour m'aider donc mieux vaut éviter de lui en parler. Je lui souris quand même.

-En tout cas c'est sympa de parler avec toi... J'ai pas envie de plomber l'ambiance ou te faire parler de quelque chose que tu ne veux pas mais... est-ce que je peux savoir comment tu es devenu informateur criminel?

Il est vrai qu'au début j'ai hésité à lui demander puisque ça m'effrayait un peu, mais maintenant que je suis plus à l'aise avec lui je me dis que je devrais être capable de prendre le choc. Après tout j'ai réussi, kind of, à accepter le fait que ma meilleure amie soit la fille du parrain.

Je hochais la tête lui concédant le point, je connaissais peu de gens qui avait dans leur CV la capacité de faire sourire les gens. Quant à Nikita, c'était lui tout craché de péter les plombs parce que l'on essayait de le faire sourire. Je secouais la tête peu impression par les talents de socialisation de mon ami et gardienne Russe.

- Eh bien ses sourires sont rares alors, tu as accompli un petit miracle.

Je vis Madison poser son sac près d'elle, son visage rempli d'une émotion que je n'arrivais pas à déchiffrer. Je me demandais vraiment ce que renfermait se sac. Madison, me posa enfin la question que tout le monde me posait ici.

- Ah, alors ta curiosité a été piquée? Demandais-je amusé.

Je n'aimais pas particulièrement parler de mon arrestation, mais il s'agissait de ma vie maintenant.

- Eh bien...je suis un voleur d'art et un pirate informatique...mais, personne n'avait réussi à me mettre la main dessus. Une amie à moi, Nathalie Rousey, avait une galerie d'art, elle avait quelque uns de mes tableaux et elle voulait que j'aille la visiter. J'y suis aller et j'ai été séduit par une petite sculpture, lorsque je suis retourner à sa galerie pour la prendre... J'ai trouvé Nathalie morte...et c'est moi que l'on a accusé de meurtre.

Combien de fois avais-je du raconter cette histoire? Revivre cette journée horrible? J'avais hâte que tout ce chaos se termine.

Le fait qu'il considère que j'ai accompli un miracle me fait sourire sincèrement. C'est plutôt étrange que la présence d'un pur étranger, criminel qui plus est, me fasse autant de bien alors que celle de ma meilleure amie, ou ex meilleure amie, je sais plus, me fait atrocement souffrir. Peut-être que finalement je vais réussir à passer au travers et à partir sur de nouvelles bases. Peut-être que je ne suis pas un cas si désespéré que ça et que je vais arriver à me faire des amis. Peut-être pas nécessairement Andy mais ça montre que je ne suis pas si désagréable pour les autres. Je ris un peu quand il parle de curiosité, si seulement il savait.

-En fait j'ai toujours été curieuse, mais disons que je n'avais pas envie que la première chose que je sache de toi soit tes défauts tu comprends? C'est mieux de partir sur des bases positives et ensuite de parler des choses plus sérieuses et moins reluisantes.

Je suis étonnement rassurée d'apprendre qu'il est simplement un voleur et un pirate informatique. Enfin, simplement... Voleur je me suis habituée avec Nikita. Le côté pirate est plus inquiétant mais je me dis qu'il ne s'attaquera pas à mes appareils sans bonne raison non? C'est pas comme s'il était un meurtrier (de mes parents) donc ça passe. Quand il m'apprend qu'il est accusé de meurtre je me mords la lèvre, mais je ne suis pas effrayée.

-Je suis vraiment désolée pour ton amie...Je peux comprendre... Mon frère est policier et il est le principal suspect de la mort de son partenaire qui était son meilleur ami... Je suis certaine qu'un jour la justice va triompher et que vous allez tous les deux être innocentés.

Je souris pour le rassurer, voyant bien que le sujet est plutôt sensible pour lui. Je tente alors à nouveau de détendre l'atmosphère.

-Je suis aussi plutôt à l'aise avec les voleurs. Un jour j'ai eu le malheur d'aller au centre commercial avec Nikita et ça a été l'enfer. Mais je dois avouer qu'il est plutôt doué, je n'ai rien remarqué jusqu'à ce qu'on sorte du magasin...

Je réalise alors que j'ai probablement fait une gaffe et me mord la lèvre, ne sachant pas s'il est au courant pour les capacités de pickpocket de Nikita.

-J'aurais pas dû dire ça, tu le répètes à personne d'accord?

C'était assez surprenant que Madison essais de me connaître moi et pas ce que l'on raconte sur moi, je ne suis pas des plus apprécié ici, quoique cela peut être expliqué par le fait que je les ai tous volé à un point où à un autre. Je hochais la tête doucement. Puis elle me parla brièvement de son frère, nous étions dans des situations semblables...sauf que mon dossier criminel m'avait enfoncer dans la merde.

- Oui...peut-être qu'on jour nous trouverons notre justice lui et moi. Dis-je.

Les Américains et leur sense de la justice par exemple...laissait à désirer. Enfin...de mon expérience. Je lui fis un sourire en coin lorsqu'elle mentionna les talents de pickpocket de Nikita, oh il était un voleur doué, je le reconnaissais pleinement.

- T'inquiète, il est incroyable quand sa vient à voler, lui et moi on s'amuse à voler la chose la plus cher que nous pouvons voir lorsque nous sortons dans la ville. Le véritable challenge n'est pas vraiment de voler, mais de ramener ce que l'on a pris de manière incognito.

Je fronçais les sourcils.

- Tu ne rentres pas chez toi? Il se fait tard.

Je souris un peu quand il croit que ''peut-être''mon frère et lui allaient s'en sortir un jour. Je vais espérer pour eux deux alors maintenant. Je sais déjà que pour Jason cela fait plusieurs jours que l'enquête piétine, mais j'espère qu'ils arriveront à l'innocenter. Il ne semble pas tant surpris que cela quand je lui parle des capacités de voleur de Nikita, et j'en comprends la raison quand il me révèle même qu'ils s'amusent à compétitionner entre eux. Je ris alors un peu, quand on y pense, qu'ils soient des criminels ne changent rien au fait qu'ils soient des hommes un peu immatures. Pour m'amuser je tente de le provoquer un peu.

-Oh je vois, j'imagine que tu ne dois pas gagner très souvent alors. Tu ne sembles pas vraiment doué.

C'est bizarre de voir qu'en quelques jours seulement j'arrive à vivre aussi bien aux côtés de voleurs alors qu'avant ils me faisaient peur à cause de l'image de personne agressives et manipulatrices qu'on leur donne. Pourtant Andy et Nikita me semblent très sympathique. Quand il soulève le fait que je ne suis pas chez moi, je me contente de hausser les épaules.

-Que je sois chez moi ou ici ne change pas grand chose. Soit je rentre chez moi et je retrouve mon appartement vide, soit je reste ici à continuer mes dossiers ou à parler avec toi. Disons que je suis plus utile ici.

J'ouvris la bouche pour me défendre et la referma aussitôt, parce que j'avais eu le malheur de me faire prendre une fois ne faisais pas de moi un mauvais voleur. Interpol pouvait le confirmer. C'était aussi une des raisons qui m'avait éviter la prison. Je devais reconnaître que Nikita avait du talent, mais je n'étais pas prêt à dire qu'il gagnait tout le temps.

- Hmm...mais tu ne m'as jamais vu voler. Si Nathalie n'était pas morte, je ne me serais jamais fait prendre.

Madison m'expliqua que de rentrer chez elle, n'était pas de la plus grande importance, être seule chez elle ne l'intéressait guère. Je pouvais comprendre cela. Moi pourtant, j'aurais aimé voir autre chose que les bureaux du CSI. Je ne pouvais m'aventurer nulle part.

- Alors tu n'es jamais chez toi? Toujours parties, toujours ici...c'est intéressant.

En reposant mon attention sur le sac de Madison, un bruit infernal attira mon attention et je fronçais les sourcils. Le bruit se répéta et je me levais curieux. Je devais être fou puisque le chaos semblait venir des tiroirs de la morgue. Non...non tout ceux qui se trouvait ici était mort. Très mort. Je posais la main sur la poignée métallique du tiroir d'où semblait provenir le bruit et je me demandais quand ma vie était devenu un roman de Stephen King. Lorsque j'ouvris le tiroir, un regard brun foncé rencontra le mien et j'observais curieusement la jeune femme supposé être morte. De toute évidence elle n'avait pas été autopsié encore puisqu'elle hyperventilait et me regardait. Très vivante.

- Madi je ne suis pas expert...mais, je crois que ton cadavre est très vivant.

La fille eut l'air insulté et tenta de calmer sa respiration.

Je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire en coin quand il tente de se défendre et d'affirmer que sans la mort de son amie il ne se serait jamais fait prendre. Je hausse les épaules pour continuer de lui montrer mon doute.

-Je ne demande qu'à voir.

Ma vision du bien et du mal a légèrement changé depuis que j'ai rencontré Nikita et que j'ai appris la vérité sur Amy, mais je ne sais pas encore si c'est une bonne chose ou non. Je fronce par contre les sourcils quand il trouve intéressant le fait que je fuis mon appartement.

-Eh bien c'est simplement normal quand on considère le fait qu'en dehors de mon frère tout ce que j'ai dans la vie c'est mon travail donc...

Et le dossier sur la mort de mes parents depuis quelques temps. Depuis leur meurtre je suis tellement obsédée par ce qui s'est passé que je ne me suis plus vraiment consacré à de quelconques passe temps ou à des temps libres. C'est d'ailleurs probablement l'une des raisons pour laquelle mon cercle d'ami est très limité, voire inexistant. Quand on ne sort pas on ne rencontre personne, logique. Je sursaute tout comme lui quand j'entends quelque chose de très bruyant venant de la morgue. Plutôt terrifiée, je laisse Andy aller voir. C'est sexiste mais il semble avoir plus de courage que moi pour voir ce que c'est alors autant le laisser faire. Quand il ouvre le tiroir et que je vois quelque chose bouger, j'échappe un petit cri que j'étouffe rapidement en mettant ma main devant ma bouche. Mais comment ?! Il faut dire que je n'ai pas vraiment travaillé sur les cadavres aujourd'hui, ayant plutôt voulu travailler sur la paperasse. Sous le choc, je reste assise sur le bureau, complètement figée. J'avais enfermé une pauvre femme vivante dans le frigo? Si Horatio apprend ça je vais me faire engueuler, et encore pire peut-être même renvoyée pour ma négligence. J'aurais dû faire cette autopsie dès que j'ai reçu le corps... Quoi que si ça avait été le cas et que la jeune femme n'aurait montré aucun signe de vie, je l'aurais probablement découpée. À cette idée un frisson d'horreur me parcourt l'échine. Je finis par reprendre mes esprits et me relève avant d'approcher d'Andy et de la jeune femme, me sentant terriblement coupable.

-Je suis vraiment désolée que vous vous soyez retrouvée là... Maisvous ne montriez plus aucun signe vital...

Ne sachant pas quoi lui dire de plus, je me dépêche d'aller à mon casier pour prendre mes vêtements de rechange, pour les fois où je travaille tard et où je dois me changer. Je les lui ramène alors, car même s'ils ne sont pas de sa taille c'est mieux que rien. Et puis la pauvre avait besoin d'être réchauffée. Je l'aide à sortir du tiroir puis lui propose de se rhabiller. Je prends alors le bras d'Andy pour sortir de la salle avec lui, histoire de laisser la jeune femme se changer en paix et pour moi de comprendre ce qui s'Est passé. Une fois la porte fermée je me mets à faire les cent pas en me prenant le visage entre les mains.

-Mais comment ça a pu arriver? Comment est-ce que j'ai pu être aussi négligente? Si nous n'avions pas été là la pauvre aurait pu mourir de froid!

Je devais admettre que de toutes les choses étranges que j'avais vu, celle-là remportait la palme. Je ne pouvais m'empêcher de fixer cette femme, elle semblait assez jeune et aussi troublée que moi. J'ignorais totalement comment elle avait pu aboutir là. Tout le monde devait la croire morte à l'heure qu'il est. Elle était jolie, dans le type je passe ma vie à la plage et je porte des jupe bohémienne. Madison me prit le bras pour que nous laissions à cette inconnue un peu d'intimité pour se changer. Je m'appuyais le dos contre le mur et observais Madison, elle semblait nerveuse. Je me doutais qu'elle devrait payer pour cette découverte.

- Ce n'est quand même pas ta faute si elle n'avait aucun signes vitaux. Tu ne peux pas te blâmer pour ça.

J'ignorais ce qu'elle dirais à Horatio, mais cette histoire m'intriguais. La porte de la morgue s'ouvris et l'inconnue baissa les yeux gênée.

- Vous pouvez entrez. Dit-elle

Je ne me fis pas prier et entrais. Je voulais entendre cette histoire, elle semblait fascinante.

- Comment t'appelle tu? Demandais-je.

- Healani. Dit-elle doucement.

Un nom aussi unique qu'elle. Je me tournais vers Madison pour m'assurer qu'elle tenait le coup.

- Tu crois que tu peux nous expliquer ce que tu fais là?

Je soupire et me passe les mains dans les cheveux. Si Horatio venait à l'apprendre je me demande même si je pourrais garder mon travail. Andy tente de me rassurer en me disant que ce n'était pas de ma faute, mais je secoue la tête pour le contredire.

-La première étape de mon travail est de m'assurer que la personne est bel et bien morte! Tu imagines si je l'avais autopsiée vivante? Je l'aurais tuée!

Je frémit d'horreur juste à songer à cette possibilité et me mord la lèvre. Une vivante parmi mes morts... La pauvre a du être si terrifiée... Mais qui serait assez fou pour faire passer quelqu'un pour mort au risque qu'elle se fasse enterrer vivante? C'est la question principale qu'il fallait se poser en ce moment, car cela m'étonnerait que la personne qui lui ait fait ça lui voulait du bien, je penserais à mes propres soucis plus tard. Ne songeant plus au dossier incriminant se trouvant dans mon sac, je retourne dans la morgue avec Andy quand elle nous y invite, devinant que nous sommes tous les deux curieux de savoir qui est cette femme et ce qu'elle fait là. Quand Andy lui demande ce qui lui est arrivé, je me demande s'il peut la questionner ainsi sans qu'il ne soit enquêteur. Mais sachant que nous n'avons pas d'autres options, je me contente de rester silencieuse pour savoir moi aussi ce qui était arrivée à cette Healani.

Je savais que ce devais être déstabilisant et inquiétant pour cette jeune femme de se réveiller dans une morgue, mais ma curiosité me poussait à lui poser un million de question. Je ne voulais pas que Madi ait d'ennuis, mais cette histoire était...hors de l'ordinaire. J'attendis que Healani se soit assise sur la chaise que Madison avait abandoner quelques minutes plus tôt. Elle leva de grands yeux méfiants sur nous et je fis de mon mieux pour avoir l'air innocent. Je sentais Madi tout près de moi, si elle trouvait que je me melais de chose qui ne me regardais pas, elle ne le releva pas. Je n'étais pas enquêteur...juste curieux, une fouine quoi.

- Je suis née à Hawaii...enfin je suis assez certaine. Déclara Healani. Et je connais mon nom...je m'appelle Healani Trasoras...Je ne sais pas si je me suis toujours appeler comme ça. Sans doute.

Je me tournais pour jeter un regard à Madi, aussitôt que Healani avait ouvert la bouche, elle ne s'était plus arrêter. J'ignorais le protocol, donc je me tournais vers Madi qui les bras croiser fixait l'hawaïenne avec curiosité.

- Nous sommes à Miami...tu as fait un bon bout de chemin. Lui dis-je.

Elle fronça les sourcils et se gratta la mâchoire doucement, confuse.

- J'ignore comment je suis arriver ici...J'étais malade, je me suis presque noyé et j'étais à l'hôpital...et puis...je me suis réveiller ici?

Je savais que nous devrions avertir Caine, il aimait être au courant de se genre d'affaire...j'espérais seulement qu'il ne m'accuserait pas de m'aventurer là où je n'avais pas droit de flâner. Plus j'y pensais et plus je me demandais si quelqu'un ne cherchait pas cette fille...un rapport de dispparition était peut-être remplie en son nom?

- Je suppose que nous devons avertir Caine? Demandais-je.

Madison hocha faiblement la tête, peu enthousisaste. Je laissais à Madison le soin de communiquer avec Caine puisque lui et moi n'étions pas dans les meilleurs termes. J'attendis appuyer contre le mur du couloir que Caine se pointe. Madison resta auprès de Healani tandis que moi...moi je me tenais à l'écart pour que Caine ne m'engueule pas. Lorsqu'il arriva finalement, il demanda à Madison de sortir des labos et elle se retrouva avec moi dans le couloir de nouveau. Je levais les yeux vers elle, clairement elle se faisait un sang d'encre la pauvre.

- Hey...tu n'as absoluement rien fait de mal. Lui dis-je en prenant doucement son poignet.

Je lui souris et tentait de me faire rassurant.

- Tu es une médecin légiste douée, et en plus Caine semble t'apprécier. Dis-je

Je levais les yeux au ciel lorsque le roux en question ouvrit la porte des labos brusquement et me jeta un regard neutre.

- Débarasse Huntington, je dois parler à Madison.

Je levais les bras en signe de capitulation, je ne me mêlerais pas de cette affaire et j'allais débarasser le plancher comme le gentil chien du CSI que j'étais. Je me trainais les pieds hors du bâtiment et me fit escorter jusque chez moi par un agent. J'espérais que Madison n'aurait pas trop d'ennuis.