Battleship [Amy]

La nuit? Longue...très longue. Ou plutôt courte. Ça dépend si on considère le nombre d'heures passées à dormir ou le nombre de verres qui ont été vidés. Assis dans un petit café qu'il avait connu en se promenant dans le quartier du bureau, je tentais de me réveiller un peu avec un bon café. je n'avais pas vraiment la gueule de bois, mais mon âge me rattrapait. Il est vrai que j'avait passé la nuit dans un bar avec des anciens compagnons de la Marine et qu'ils étaient la plupart plus jeune que moi. Il en avait même à qui j'avais enseigné!

Bref,  j'étais là, encore un peu perdu. J'était quand même content de ne pas souffrir du syndrome du lendemain de veille avec les maux de coeur et les maux de tête, mais je ne me sentais pas prêt à recommencer ce soir. J'était quand même fier, car un tournoi de battleship avait été organisé pour l'occasion de la réunion et j'avais gagné presque toutes les parties. Les paris avaient été nombreux et légaux, et j'en avais remporter plusieurs, surtout aux deux premières parties alors que la plupart avait misé sur un officier réputé pour sa logique et son côté stratégique.

Après avoir terminé mon café, je me disais que je pourrais rentré et profiter de ma journée de congé pour me reposer, mais en me levant, j'optai plutôt pour un autre café. Je retourne m'asseoir sur la terrasse pour profiter du soleil et entrepris la lecture de mon journal. Les matins de ce genre devenaient une routine pour moi et j'en était heureux ainsi. En fait, je me le faisais croire. Mes journées de congé étaient souvent une journée que mes patrons m’obligeaient à prendre, les accumulant souvent sans les prendre. J'avais tendance à aller surfer et m'entraîner durant le jour, pour finir dans un café ou une librairie le soir et profiter du temps de solitude. Pour aujourd'hui, l'entraînement irait peut-être plus tard ou même demain.

Je redresse la tête de mon journal un moment pour observer la télévision qui annonçait une poursuite policière dans les Everglades, un homme en bateau tentant d'échapper à la police. Il regarda ensuite autour pour tenter d'entendre les conversations. Il n'y avait pas tant de monde mais certains étaient venus accompagné et discutait d'affaire, de tout et de rien, des mauvaises nouvelles, des nouvelles nouvelles et des bonnes nouvelles. Jusqu'à maintenant, la journée semblait banal. J'aurais pu essayer de contacter les gars de la Marine pour avoir un peu de compagnie, étant probablement les seuls amis de longues dates que j'ai, mais je me doute bien qu'ils avaient besoin de regagner de la veille et je ne tenais pas particulièrement à les revoir, même si leur perm finissait dans deux jours. En ville, même en étant emménagé à Miami depuis un peu plus de trois ans et étant membre du CSI depuis quelques mois, je n'ai pas vraiment créé de nouvelles relations amicales. J'étais surtout concentré sur mon travail et sur ma formation qui était terminé depuis 2 mois, me permettant enfin d'avoir ma première expérience terrain dans une enquête d'une affaire plutôt calme. Une histoire d'infraction à domicile que l'on croyait être un meurtre, mais qui avait tourné autrement. Je n'avais pas réellement eu le temps de parler avec mes coéquipiers, ne connaissant les gens du bureau que par leur nom et leur poste.

- Ouais,non.  Il va falloir que tu te décides parce que si tu continus d'être aussi capricieux, je vais te ramener le café le plus dégueulasse de ta vie et tu vas devoir vivre avec le restant de ta journée.

J'arrive devant le petit café qui n'était pas tant loin des bureaux du CSI et qui était à mi-chemin de ma maison. Le soleil plombait dans le ciel et nous offrait des rayons chauds et agréable. Une faible brise soufflait l'air et venait caresser mon visage. Je tenais mon téléphone d'une main, sur mon oreille en ouvrant de ma main libre la porte du café. Andy était une vrai diva quand il le voulait. C'était une de mes rares journées de congé, ou je pouvais simplement passer du bon temps. Nikita travaillait lui, mais c'était une bonne chose parce que je pouvais passer du bon temps avec moi-même. Mais Andy voulait du café. Mais pas le café instantané que l'on à dans la salle des employés. Monsieur étant sophistiqué voulait du bon café. Alors il m'avait appelé pour me demander de lui en apporter et je lui ai dis d'accord. Cependant, il est un peu trop indécis. Je soupire et lève les yeux au ciel. Je ne pouvais pas savoir ce qu'il préférait dans son café parce qu'il changeait tout le temps de préférences.  Je lève les yeux vers le menu et compris qu'il y avait énormément de types de cafés, de types de lait et encore plus. Je me mords la lèvre alors qu'Andy commença à déballer sa commande.  J'hoche la tête et raccrocha. Je regarde la serveuse un peu perdu. 

- Un américano avec 1 lait de soya et beaucoup de crème fouettée? 

Elle me sourit et je commande un simple latte glacé pour moi. Je paye et va m'installer sur la terrasse pour attendre que la serveuse préparer mes deux cafés pour emporter. Je croise les jambes et lève les yeux sur le ciel avant de les diriger vers mon téléphone pour vérifier mes textos. Des messages de Nikita qui s'emmerdait au travail et qu'il voulait venir me rejoindre et des messages de Andy me suppliant de ne pas oublier le lait de soya.  Je lève faiblement les yeux devant moi et je vis un homme assis quelques tables plus loin. Je n'y prête pas réellement attention, mais son visage me disait vaguement quelques choses. Je me passe une main dans mes cheveux blonds et regarde la télévision en déposant mon cellulaire. Il y avait beaucoup d'homicide et de vols cette semaine. C'était fou à quel point nous étions occupés au laboratoire. En balistique, c'était la folie furieuse. Je regarde les nouvelles passées à la tête et je fronce légèrement les sourcils. Cela devait être des crimes "secondaires" que la police normale de Miami pouvait gérer sans trop de problème.

Les nouvelles du journal restait les mêmes. Tout pour causer la peur chez les honnêtes citoyens de Miami et leur assurer que leur bon gouvernement veillait sur eux. En travaillant avec la police, on finit par comprendre que ces beaux discours sont surtout pour éviter la panique et que les gens se mettent à se méfier de tout comme des parano. En même temps, ce qu'il montre à la télé n'aide pas. On envoie des services spéciaux pour des crimes qui semblent légers comme s'il y avait un manque d'effectifs dans la police de la ville. Jamais je ne pourrais croire que ces hommes et ces femmes en costume tous habillés de la même façon sont tous assis dans un café à lire un journal en même temps, ne laissant plus un seul policier pour faire du travail de patrouille. À moins que ça soit un café qui se fait dévaliser. Ah non, dans le journal, c'est plutôt dans un hôtel qu'ils disent avoir effectué une descente. Alors, au lieu d'un café, ils sont tous allé se payer un séjour dans un Holidays Inn. Quand même, il doit y avoir une raison plus logique que ça pour que ce soit la police spéciale qui se charge de cet chasse à l'homme...

Parlant de chasse, je me suis pris à penser au sujet de mes plans pour mon souper de ce soir. Le lien est quand même subtile entre deux pensées, mais entre la chasse et mon souper, il y a de la viande. Même en pensant à un steak, cuisiner ne m'envie pas beaucoup après la nuit d'hier et encore moins de me risquer à manger des plats surgelés pour la énième fois. Pendant que j'hésitais entre me faire livrer quelque chose à la maison ou partir en quête d'un bon petit resto du coin, je remarquai un visage qui me semblait familier. Une jeune femme assise un peu plus loin me faisait travailler ma mémoire, mais je ne pu que retenir un prénom. Probablement une collègue au bureau qu'on m'avait présentée, mais que je n'ai pu faire la connaissance, étant donné la courte enquête à laquelle j'avais participé.
Elle semblait dans ses pensées en regardant la télé et je n'osai pas m'interposer. Soudain, je sursautai à cause d'une sensation subite de brûlure. Je me lève et voit une femme âgée s'excuser mille fois d'avoir accroché mon café avec son sac à main qui me semblait aussi gros que mon sac de sport. Je lui souris, incapable de me fâcher contre cette pauvre dame qui ne s'en pouvait plus de s'excuser.

-Ça peut arriver, ne vous en faites pas, madame.

Elle m'offrit de me payer un autre café, mais je refuse poliment. De toute façon, j'en avais presque fini avec celui qui a été renversé. Par contre, mon bermuda blanc en a prit un coup. Je regarde autour pour essayer de repérer quelques serviettes à main pour tenter de le sauver un peu de la tâche.

Ma commande fut finalement appelée après plusieurs minutes à attendre sur la terrasse à regarder les images des nouvelles, toutes plus affreuses les unes que les autres. Ça me dégoutait à quel point nous vivions dans un monde aussi triste. Je me lève de ma chaise sur la terrasse pour aller chercher mes cafés. J'avais encore Andy qui m'envoyait des textos pour m'avertir de m'assurer auprès de la barista que son latte n'avait pas du lait mais bien du lait de soya. Andy était une vrai plaie mais je l'aimais comme ça. Je prends les cafés et remercie la dame. Je m'approche du petit comptoir à lait. Il y avait des épices, du miel et pleins d'autres choses comme de la poudre de chocolat, de cannelle et de vanille. J'agrippe le pot de miel et en met dans mon café avant de prendre des serviettes de papier brun. J'entends alors un faible vacarme et des paroles d'excuse dans mon dos. Je tourne la tête et une vieille dame s'excusait auprès de l'homme qui était assit non loin de moi sur la terrasse.Je baisse légèrement le regard alors que j'observe la scène et je vois la tasse de café de l'homme qui roulait doucement sur le sol. Je fronce légèrement les sourcils et prend davantage de serviettes de papiers. Je n'allais tout de même pas le laisser dans cette situation embarrassante. La vieille dame ne semblait savoir que s'excuser, mais pas aider à nettoyer. Je m'approche de la table de l'homme. Je lui tends les serviettes de papier brun alors que la dame s'éloigne, un peu rouge de honte, mais peu serviable. 

- Elle aurait au moins pu vous aidez à nettoyer.

Je le regarde essayer d'éponger le café de sur ses bermudas. Je pris l'initiative,alors que je dépose mes cafés sur sa table, de nettoyer le petit dégât sur le sol. Ce n'était pas mon job, mais c'était la moindre des choses d'aider à nettoyer lorsque nous faisions un dégât. Je me penche pour ramasser la tasse qui gisait sur le sol pour ensuite éponger la petite flaque de café brun foncé. Je me redresse et je la dépose, la tasse,  sur la table et prend une gorgée de mon café.  J'avais l'impression d'avoir vu cet homme quelque part, mais je n'arrivais pas à me souvenir d'ou. Je ne crois pas lui avoir parler ou quoi que ce soit, mais je savais que je devais l'avoir vu en quelque part.Je sors et regarde mon téléphone qui était dans la poche de mon short de jeans. Il était un peu plus de 10 heures du matin et j'étais déjà en retard au boulot. Horatio, notre lieutenant était toujours dans nos pattes en ce moment puisqu'il ne nous appréciait vraiment pas et je ne voulais pas lui donner une bonne raison de s'en prendre à moi davantage et qu'il décide de m'envoyer dans une mission suicidaire au Guatemala. Il était tard et il me fallait aller au bureau. Andy, en plus d'Horatio, allait mourir s'il n'avait pas son cafe " avec du lait de soya". Je lève les yeux vers l'inconnu alors que je ferme l'écran de mon téléphone.

- Au moins la plus grande partie est déjà sèche, dis-je alors que je pointe son bermudas blanc. La prochaine fois, vous allez pouvoir penser aux probabilités de vous faire renverser une tasse de café dessus. 

Je souris et attrapa le café d'Andy que j'avais déposé sur la table quelques minutes plus tôt. 

- Je dois partir. Au plaisir de vous revoir un de ces jours. 

J'étais le genre de jeune qui pouvait parler avec le pronom "vous", mais qui garde tout de même un langage bien populaire. Ce n'était pas vulgaire ou quoi que ce soit, mais disons que je ne me forçais pas à faire les phrases les plus majestueuses avec des inconnus.  Je lui souris et me tourne pour me diriger vers la porte de sortie. Je fis un signe à la barista et ouvris la porte. Je me dirigea vers ma voiture et m'installa avant de mettre le contacte et de me diriger vers les bureaux de la police scientifique. Cet homme me disait vraiment quelque chose. Normalement, je lui aurais demandé si nous nous étions déjà rencontré et le problème serait résolu, mais malheureusement, cette option n'avait pas pu être utilisée puisque j'étais en retard. Je conduisis jusqu'au labo et me stationna avant de me rendre en vitesse à l'intérieur. Je descendis les immenses escaliers qui menaient au sous-sol ou il y avait la balistique et la morgue. Je marche jusqu'à l'énorme porte de verre et de bois et l'ouvris. Je me fis sauter dessus par Andy pour qu'il puisse avoir son café. Dès sa première gorgée, je le vis soupirer de bonheur et je me contente de lever les yeux au ciel en riant. Je m'approche de mon bureau pour déposer mes affaires et simplement m'écraser quand j'entendis mon téléphone sonner. Je fronce les sourcils et réponds sans regarder l'afficheur. 

"Williams, dans mon bureau." 

Je soupire et raccroche. C'était peine perdue, il m'avait remarqué.  Des fois, je me demandais s'il n'avait pas engagé un détective privé pour s'assurer d'ou j'étais, quand et avec qui. Je me sentais surveillée et ce n'était pas nécessairement une bonne chose, compte tenu de mon secret. Je pris une longue rasade de café avant de soupirer de nouveau et de sortir de la balistique.  Je marche jusqu'aux escaliers que je venais de descendre et les remonta en me trainant les pieds. J'étais à peine 20 minutes en retard, est-ce que ça valait la peine de me faire réprimander par Horatio Caine? Je marche dans les couloirs et en arrivant devant la porte d'Horatio, je cogna doucement avant de l'ouvrir. 

- Vous vouliez me voir? 

Son bureau n'avait pas énormément changé depuis la dernière crise de colère de Nikita. Il avait un nouveau bureau, mais le reste était intacte. Même ses cadres photos et d'articles l'étaient également. Je m'approche vers mon lieutenant et je vis une personne, un homme, assit de dos à moi. Je fronce légèrement les soucrils alors que je vais m'assoir dans la chaise libre à côté de lui. Je tourne la tête pour voir de qui il s'agissait et je remarque que c'était l'homme du café.